L'un des plus grands films que j'ai pu voir, "Enter The Void" se présente comme le must du cinéma moderne. L'évolution de la caméra à l'épaule est clairement justifiée ici, puisque l'on passe vraisemblablement à une vision à la première personne, puis à la troisième (plus classique, c'est vrai). Ce film bouleversant et intimidant place Gaspard Noé et son équipe comme de grands avant-gardistes, qui ont clairement réussi à mêler l'expérimentation au concret, ce qui est très rare, dans un cas de réussite pareil.
Les images, les lumières, les effets spéciaux, tout nous plonge dans une focalisation interne, vêtue d'une narration interne muette, entièrement contemplative et neutre, qui, pourtant, permet sans le moindre mot (de la part du narrateur), de montrer des sentiments. Comment exprimer quelque chose quand on ne peut être vu ?
Personnage neutre pour ainsi dire omniprésent, Oscar est quoi qu'il arrive un être particulièrement lointain de tout, très observateur, axé sur la réflexion intérieure; ce qui est démontré de façon merveilleuse par l'emploi de la D.M.T., lors de la première scène (je conseille de lire un livre très intéressant à ce sujet, appelé "D.M.T., La Molécule de l'Esprit : les potentialités insoupçonnées du cerveau humain", Rick Strassman et Bernard Dubant, petite parenthèse, ainsi vous pourrez (re)voir le film d'un tout autre angle, plus proche de celui de Noé).
Les sensations décrites par des souvenirs mélangés les uns dans les autres, Gaspard Noé a réussi à faire l'impossible : le contenu réel d'un livre, narré sans mot, le tout accompagné d'images fantastiques, se mélangeant, représentant des sensations indescriptibles voulant toutefois tout dire. Noé parvient avec ce film à retracer une vie, la mettre dans un contexte propre et clair, créant inlassablement des liens, nous expliquant une histoire que l'on réussit à ressentir au-delà des mots.
J'en veux encore.