Un film fort , puissant sur un scénario bien pensé : un frère et une sœur qui ont assistés à la mort violente de leurs parents dans un accident de voiture, sont séparés enfants , placés en famille d’accueil, et ne se retrouveront qu’ à leur majorité au Japon. Il y a un amour fusionnel entre eux. . Le frère s’est installé à Tokyo, et est devenu un petit trafiquant de drogues qui traîne dans les milieux underground . Le thème était intéressant, mais le film a la particularité d’être construit en 3 parties distinctes. Un 1ere ; en caméra subjective qui nous montre son petit business de dealer, ses copains, ses aventures sexuelles, l’arrivée de sa sœur qu’il fait venir de France, et puis très vite, pris au piège par la police alors qu’il trafiquait, sa mort violente. Une 2eme partie reprenant le même fil mais avec la caméra derrière le personnage, nous permettant de découvrir d’autres éléments. Grosse prouesse technique pour ces 2 séries. Mais ensuite Gaspard Noè veut tenter de comprendre la spiritualité, car le héros lisait « le livre des morts » tibétain, et surtout le principe de résurrection. La dernière 1h30 est donc constitué de prises de vue planantes, comme si l’âme planait au-dessus du monde des vivants pendant un certain temps, après la mort. Et là c’est vraiment très long, beaucoup trop de fondus au noir, pour enchaîner les « vols », l’errance, des 10e de min de transition, une image toujours floue, censée être la vision de l’âme. Bien sûr un hommage au « 2001 » de Kubrick et l’arrivée psychédélique sur Jupiter. Mais La qualité de l’image est pauvre, même si la prouesse technique est étourdissante. C’est dommage car il y a des scènes chocs, comme d’habitude avec Noé. Par exemple la scène de l’avortement est incroyable de réalisme et de pragmatisme. Les scènes finales dans le Love Hotel, pourraient être des monuments du cinéma si elles étaient filmés avec la qualité d’image de « LOVE » ou de « Irréversible », mais on ne voit rien , trop flou, trop rouge. Même les ébats sexuels sont tristes et peu érotisés. La scène finale est « énorme», du pur Noè : l’âme va se réincarner et choisit le moment le plus absolu, avec cette pénétration vaginale époustouflante et cette nouvelle vie qui se dessine, que l’on voit se réincarner. Rien que pour ces 5 dernières minutes on se dit que l’on a vu un film unique et ahurissant. Mais, pour moi , le parti pris technique de réalisation de la 3e partie est une erreur grave , qui fait perdre beaucoup de spectateur, et frustre même de vrais afficionados de Noé. Et finalement qu’est ce qui nous dit qu’un esprit, l’âme humaine, n’aurait pas une vue 10/10 ? Reste que Gaspard Noé est un génie du cinéma (dans tous les sens ; une âme flottante et un esprit créatif hors du commun) .