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Un visiteur
4,0
Publiée le 4 février 2007
3 étoiles pour Odete, parce que c'est pas un film commun. Il fait partie des inclassables. Les acteurs sont beaux, et pas mauvais en plus. C'est surtout la façon de filmer et la photo qui sont originales. Des scènes de nu provocantes viennent alimenter le thème du film. Un film étrange où finalement ce qui est "dit" se passe non pas sur ce qui est figuré, mais entre la toile et le spectateur. On est rappelé à notre peur primaire de la mort de laquelle surgit l'instinct de survie. Certaines critiques y voient le thème du désir en fil rouge... Soit, mais, à mon avis, le réalisateur réduit le désir à une expression d'enfermement sur soi, sur ses pulsions, angoisses, etc. L'Autre avec grand A est bien peu présent dans les caractères de ses personnages. C'est sans doute voulu, avec la scène finale tragi-comique qui d'un coup nous fait ressortir la tête de l'univers quasi-psychotique des personnages. Le film est loin d'avoir un grand souffle, mais il est à mes yeux une belle illustration sociologique d'une génération privée d'une dimension mystique altérisante, qui permet de sortir de son moi. L'identité n'est même plus cherchée. L'identité est le chaînon manqué (et non plus hélas manquant) des personnages d'Odete. Limite "vol au-dessus d'un nid de coucou"... Intéressant, travaillé, provoc', révélateur d'un certain état d'esprit d'une génération de 2006...
"Odete" m'aura au moins donné l'idée de regarder "Breakfast at Tiffany's" ( que Rui regarde à un moment tragique). Pourtant Odete au début du film, lorsqu'elle parcourt les rayons d'un supermarché avec des patins à roulettes , esquisse un personnage fort et drôle. J'imaginais qu'elle allait transformer sa folie en force (et que cela n'allait pas devenir un drame aussi maladroit.) On regrette que cela n'arrive pas et que cela entraîne la dépression de Rui dans un schéma qui cesse de se complexifier pour finir par une scène finale réellement stupide.
Au delà de cela le film évite de tomber dans les clichés communs propre au film gay (avec drogue et son électronique...), ce qui est plutôt agréable. Mais on aurait plutôt envie que Rui et Pedro rencontre Odette au supermarché.
Il y avait un moment que je n'avais pas un film aussi décevant.Platitude de la mise en scène;laideur de l'image;héroïne sous amphétamine(sans jeu de mots).Fin grotesque.Quant au personnage principal,il meurt(d'ennui)dès le début du film:On le comprend !
Malgré ce qu'on peut lire ailleurs, malgré des thèmes à deux doigts de constituer des clichés (le cimetière, la maternité miraculeuse), ce film est une oeuvre très réussie et très subtile. Il y est question de désir, de toutes les formes de désir, de curiosité, de fantasme(s), de destin amoureux. Chacun cherche son chat.... Par ailleurs, la façon dont Joao Pedro Rodrigues film Lisbonne est une façon remarquable d'éviter les clichés, là encore. Il émane de ce film une triste beauté, faite de solitude et d'intériorisation des sentiments : les personnages parlent peu, et c'est tant mieux. Le très beau Rui et la troublante Odete crèvent l'écran, l'un par sa puissante physique et son air grave, l'autre par son regard étonné et sa fragile façon de se mouvoir. UN très beau film, quasi muet, au sens où c'est le contraire d'un film bavard. On ne parle pas d'amour dans ce film (d'ailleurs, c'est suite à un malheureux coup de fil que meurt l'amant de Rui, dès le début du film, c'est dire si les mots sont dangereux...) on ne parle pas d'amour, on le reve ou on agit en fonction de lui. Très belle bande originale. C'est classe de bout en bout.