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JamesDomb
102 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Silhouette massive, ventre de bière, voix cassée par les clopes et lalcool, démarche trainante, Matt Dillon incarne Henry Chinaski, alter-égo de lécrivain Charles Bukowski. Dillon y révèle une autre facette de son talent dans cette adaptation du roman autobiographique du vieux Hank. Il sinvestit totalement dans ce role allant jusquà tenir sa cigarette de la meme façon que son modèle et surtout sans jamais tomber dans la caricature. Factotum cest lhistoire dun homme qui a pour principaux intérets les courses de chevaux, la boisson et les femmes. Il passe de petits boulots en petits boulots et espère que les nouvelles quil écrit et envoie à divers éditeurs soient un jour publiées. Aux cotés de Matt Dillon on retrouve Lili Taylor qui lui tient la dragée haute (dans la consommation dalcool), surtout durant une scène de réveil désopilante mais typique des uvres de Bukowski. Matt Dillon est lincarnation inespérée de lauteur américain. Bukowski, un homme libre, anar, nobéissant à rien ni à personne mais terriblement attachant. Le réalisateur norvégien Bent Hamer privilégie lironie, pose un regard personnel presque désenchanté sur la société et s'attarde sur l'incommunicabilité. Des sujets très « bukowskiens » mais aussi très chers au réalisateur. Bent Hamer réalise un film profondément humain, poétique, tendre et bourré dhumour.
Le monde désabusé, crade et profondément humain de Buchowski. Matt Dillon en pleine forme, donne vie à ce personnage hors du commun, héros avec Kérouac et Ginsberg de la beat génération, celle où le rejet de la société se faisait sans violences.
Impossible de ne pas penser avec ce film à Barfly où Mickey Rourke campait déjà Charles Bukovski et Faye Dunauway son acolyte alcoolique. Le film de Schroeder reposait sur les impressionnantes prestations de ces deux acteurs. Il poussait à lextrême les situations de cette chronique dune dérive annoncée, offrant au spectateur avec cette vision nauséeuse un sentiment malsain de voyeurisme. Bent Hamer lui, opte pour une vision plus confidentielle et réaliste des premières années de la vie de ce sulfureux auteur. En une série de tableaux chronologiques, on nous démontre que plus il se laisse aller à son auto destruction, plus il affine une vision misanthropique et personnelle de lhomme ne subissant plus la société en temps quinstrument mais devant laffronter comme moteur. Il acquiert une liberté chèrement payée par le mépris de tous. Une vision désenchantée et sans espoir dun être qui apparaît déterminé, serein et qui gagnera au final son combat personnel. Si le film est aussi touchant, le mérite en revient principalement à Matt Dillon. Il trouve là un rôle à lampleur de son talent trop sous-estimé. Il est habité par ce rôle et linterprète avec perspicacité. Là où certains en auraient fait des tonnes, forçant le trait où les grimaces, lui suggère par un jeu subtil et saisissant. Il reflète de Charles Bukovski, malgré la fatuité quon lui décrit, une aura positive rayonnante quil faut lui reconnaître.
J'ai eu l'occasion de voir le film à la quinzaine des réalisateurs pour le festival de Cannes et c'est un petit bijou. Matt Dilon est méconnaissable, un sosi parfait de Bukowski tel que tout le monde se l'imagine, il est allé jusqu'à prendre des kilos pour parfaire la ressemblance.
Le film quand à lui est extremement fidèle à l'univers des romans, même personnages, même cynisme, même humour. Un très bon moment pour les fans de l'écrivain et un très grand premier film.
Le premier film de Bent Hamer (Kitchen Stories) avait un ton, un charme, une singularité. Celui-ci est d'un classicisme proche de l'ennui. Quitte à voir un film sur Bukowski puisque c'est de lui qu'il s'agit, autant voir le documentaire sorti en 2004 et cette année en DVD, qui est un excellent documentaire, allant bien au delà des clichés habituels sur Bukowski. Factotum n'est pas un film indigne mais d'une grande platitude et ressassant ce qu'on connait déjà de plus caricatural sur Bukowski. Mat Dillon y est plutôt bon mais ça ne suffit pas.