Rangé des expérimentations, Tony Scott ? Il faut croire. Si Man on Fire semblait pousser le réalisateur à un nouveau stade, destroy et imprévisible, Domino l'a hélas amené au point de fission. Un an après, il est plus que temps de faire redescendre la tension. Un projet tombe à pic, on résume : Tony Scott donc, le producteur Jerry Bruckhiermer et l'acteur Denzel Washington. Une sensation de déjà-vu ? Ça tombe bien, c'est justement le titre.
Oubliez les discours scientifique qui de toute façon en sont toujours au stade théorique pour définir le phénomène, le film prend le parti d'en faire un prétexte à une série B mêlant action, thriller et portail spatio-temporel. Et c'est très bien comme ça. Le script plutôt bien ficelé de Bill Marsilii et Terry Rossio installe efficacement sa mécanique, chaque personnage à sa place, un peu d'humour par ci, quelques belles idées de rebondissements par là. Et ensuite, laissez la fièvre cinétique de Tony Scott faire le reste.
Le cinéaste utilise à bon escient les 75 millions dollars de budget pour asséner quelques patates bien envoyées. Son intro explosive ou son impressionnante course en voiture pour rattraper le temps (littéralement) rappellent le talent monstre du réalisateur de True Romance, USS Alabama ou Spy Game quand il faut nous en donner pour notre argent.
Son autre effet spécial, c'est Denzel Washington. Toujours aussi charismatique et facétieux, on dirait presque qu'il suffit au comédien d'apparaître pour emporter l'adhésion. Avec un roc tel que lui, le script n'a même pas besoin de refiler à Doug Carlin (le héros) un passif, des traumas ou même à se justifier d'un idylle. Un regard, un sourire, une réplique, tout est dit. Denzel remporte la mise. Adjugé, vendu. On oubliera pas non plus de citer la superbe galerie de seconds-rôles : Val Kilmer, Adam Goldberg ou Jim Caviezel ou Erika Alexander.
Les 2 heures de séance sont fluides et divertissantes, bien qu'elle ne prête pas le flanc à une grande profondeur ou originalité avouons-le. Après, on en demandait pas tant non plus. Donc, en soi le contrat est rempli et dans les temps.