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Uncertainregard
113 abonnés
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1,0
Publiée le 24 août 2012
Une petite histoire d'amour de Bergman où seule la bonne composition du personnage de Berit, femme au passé lourd et difficile, m'a intéressé en dehors de la présentation du port de Göteborg des années 40...
Ingmar Bergman à travers Ville Portuaire dresse un portrait sans concession et mèle des thèmes sombres et pessimistes comme la solitude, le désespoir, le suicide, la prostitution et l'avortement. Le réalisateur montre le quotidien des hommes du port (scènes réalistes du travail des dockers), les rencontres éphémères, la routine. Bergman critique les maisons de redressement ainsi que les reves brisés par une enfance malheureuse. Certaines scènes sont assez violentes, plus dans les mots que dans les actes (les rapports entre Berit et sa mère sont d'une violence verbale osée pour l'époque). Nine-Christine Jönsson est très jolie et rebelle et porte le désespoir sur son visage. Bengt Eklund est impressionnant en dur au coeur tendre. Bergman réalise ici un de ses films souvent décris comme l'une de ses oeuvres les plus pessimistes. Une oeuvre sur la misère morale.
Ingmar Bergman brocarde avec talent une société pudibonde qui, s'accrochant à de vieilles valeurs, refuse de se délivrer de la misogynie. Berit est ainsi une femme moderne, criant sa soif de liberté, sa volonté de jouissance, mais les hommes veulent la mettre sous leur coupe. Il lui faudra un drame et une histoire d'amour pour s'échapper de ce monde sordide, mais même si les thèmes sont sombres, la déprime ne s'installe pas. Le tout est filmé avec un réalisme qui ne dissimule pas les difficultés du cadre social des personnages, mais ne les montre pas non plus pires qu'elles ne le sont. Le film vaut aussi beaucoup pour la performance de Nine-Christine Jönsson, très juste et étonnante, jusqu'à faire de son personnage une pure représentante du peuple.
Véritable peinture du milieu portuaire telle qu’Émile Zola aurait pu le faire quelques décennies auparavant, le film d’Ingmar Bergman brosse un portrait de femme magnifique qui parvient à sublimer les creux, à transcender les failles d’une existence arrimée à l’oppression qu’une société malade fait peser sur elle. Nul misérabilisme ici, seulement la rencontre de deux cœurs qui tenteront de s’apprivoiser pour, à terme, reconnaître que l’horreur est plus facilement acceptable si elle est vécue à deux. Ou comment revisiter le traditionnel happy end du drame romantique. Car romantique, Ville Portuaire l’est profondément. Mais c’est un romantisme noir, gorgé de douleur et de mort : les corps des matelots et des hommes qui s’activent sur les quais sont filmés dans des jeux de clair-obscur où le ciel irradie le cadre et change les marins en silhouettes d’ombres tapies dans la noirceur. La femme, elle reproduit dans la même prison le même mouvement, accroupie sous les dents d’une machine sombre : sa vie, comme celle de l’homme, s’apparente à une grande machine déréglée, Ville Portuaire à un plaidoyer gorgé de dépression pour la libération de l’humain ici représenté à la manière d’un être maudit, ce qui renvoie directement à l’artiste maudit qu’est Bergman lui-même. Toute l’œuvre repose sur une communication court-circuitée : la mère et la fille ne se comprennent plus, les hommes cognent sur les femmes, la lourdeur des premiers s’oppose à la beauté raffinée et fragile des secondes. La seule échappée que cultive le film, c’est le cinéma : Berit prétend s’y rendre pour éviter les foudres de son foyer, et c’est un lieu où l’on rit où l’on se prend la main où l’on se laisse aller devant des images qui dépaysent et font oublier, ne serait-ce qu’un instant, l’horreur de la condition humaine. Dans le cas de Ville portuaire, le cinéma permet une plongée dans la noirceur pour, çà et là, déceler, à la manière de trésors, quelques halos de lumière.
On le sait peut-être peu, la reconnaissance critique d’Ingmar Bergman aura été assez tardive avec « Sourires d’une nuit d’été » son seizième long métrage sélectionné à Cannes. « Ville portuaire » est son quatrième film produit par la Svensk Filmindustri qu’il retrouve après l’échec cuisant de « Crise » (1946) son premier film inabouti et incompris de la critique. Le film est visiblement marqué de l’empreinte du réalisme romantique français des Marcel Carné, Jean Renoir, Jean Grémillon et Julien Duvivier, autant de réalisateurs que Bergman tient en haute estime tout comme Victor Sjöström réalisateur suédois découvreur de Greta Garbo qui fut son mentor. Dans une Suède de l’après-guerre minée par l’attitude plus qu’équivoque de la population vis-à-vis du régime nazi, Bergit (Nine-Christine Jönsson) jeune fille désespérée se jette dans le port de Göteborg. Elle est sauvée par Gösta (Bengt Eklund), un marin de retour à terre se jetant courageusement à l’eau (on pense bien sûr à l’ouverture des « Damnés de l’océan » de Josef von Sternberg, 1928). Le hasard met à nouveau les deux jeunes gens en présence lors d’un bal populaire. Une idylle se noue mais vite entachée par le lourd passé de la jeune femme en conflit avec une mère rigide et peu aimante qui n’a jamais supporté la soif de liberté de Bergit. Maisons de correction, périodes de probation puis prostitution occasionnelle ont jalonné le parcours de Bergit dont l’amour de la vie perdu semble renaître sous l’auspice de cet amour naissant. Mais les obstacles s’accumulent, les deux amants devant faire face aux préjugés qui freinent Gösta dans son engagement quand celui-ci découvre le passé familial de Bergit. Peinture d’une jeunesse d’après-guerre déboussolée par un Bergman qui déjà sait approcher les corps et notamment les visages comme le grand réalisateur qu’il va devenir. Nine-Christine Jönsson, jeune actrice ordinaire se pare devant la caméra de Bergman de tous les atours d’une beauté s'épanouissant au fur et à mesure que l’espoir envahit son âme. Un réalisateur dont les thématiques futures sont déjà présentes et qui au fil de sa filmographie s’immiscera toujours un peu plus profondément et avec une bonne dose de pessimisme dans les méandres infinis des relations complexes qui font et défont le couple et la famille.
Très belle réalisation de la part du cinéaste Suédois Ingmar Bergman qui dresse ici un saisissant drame passionnel entre une jeune prostituée et un docker. Leur rencontre impromptue donnera lieu à une aventure passionnelle riche en surprises. Ville portuaire (1948) est une œuvre très sombre, où il est question à la fois de prostitution et d’avortement. Si le début du film s’annonce guère joyeux, on déchante très rapidement dès la seconde et dernière partie du film. Très réaliste et surtout très précoce dans son traitement, le réalisateur surprend et séduit totalement.
Ingmar Bergman était ici sous influence du néoréalisme italien en faisait évoluer ses personnages dans un cadre réaliste pour ne pas dire documentaire ce qui n'empêche son talent pour les clairs-obscurs et pour les gros plans éloquents autour de ses personnages de s'y épanouir sans problème. Il y magnifiait déjà ce qu'il savait le plus magnifier, la femme, en donnant à Nine-Christine Jönsson, dont le physique joli mais "banal" correspond très bien à son personnage et au cadre dans lequel il vit, un très beau rôle tragique et profond. Et comme on est bien dans un Bergman, on a le droit aussi à quelques scènes autour d'un groupe de femmes. Et comme on est vraiment dans un Bergman, sa thématique tout aussi récurrente du couple y est bien évidemment abordée. La femme, les femmes, le couple, plus bergmanien on meurt... Le mixe entre quasi-documentaire et intimisme est assez bien réussi. On peut y voir aussi le portrait sans concession et au vitriol d'une société qui était à l'époque arriérée sur le plan des mentalités. Il y a bien quelques longueurs dans "Ville Portuaire" mais globalement tout le meilleur du réalisateur était déjà dans ce cinquième film.
une charge contre les moralisateurs qui se nourissent du pouvoir acqui ainsi sur les autres. Le film est réussit biensur mais au prix d'une atmosphère plutôt etouffante par ailleurs le personnalité de Gotsa reste assez ambigu et difficile à saisir. les prises de vues en extérieurs compensent ces désagréments.
Un bon film de Bergman, avec en prime de très belles images du port, une ambiance sombre réussie et les divers critiques qu'il sème à travers ce film. Le film n'a pas pris une ride, et faire ce genre de critiques en 48, c'est courageux!
Un très beau film de Ingmar Bergman, une œuvre très forte et mélancolique qui met magistralement en scene un scenario brillant et d'excellents acteurs. Injustement méconnu, ce "Ville Portuaire" est une oeuvre d'une grande qualité, ce qui est tout de même pas étonnant de la part de Bergman, mais ce film a un petit quelque chose en plus... Un coté désespéré, une ambiance tres sombre, un mélange subtil de sentiments différents vraiment tres prenant... Un film d'une grande intensité.
Ce n'est que mon deuxième Bergman , ma critique n'est donc probablement pas pertinente par rapport au reste de la filmographie du réalisateur . "Ville Portuaire" est l'un de ses premiers films , et si c'est loin d'être son oeuvre la plus reconnue elle n'en conserve pas moins de grandes qualiés à mon gout . Ce qui marque le plus à première vue c'est le grand pessimisme dont fait preuve Bergman . Critique de la misère humaine , avec entre autre l'éducation , le divorce , la prostitution , l'avortement, et j'en passe . Mais voilà Bergman en fait une critique tellement réussie qu'on ne peut qu'applaudir . Si les images ont moins d'intensité que dans "le septième sceau" , on ne peut qu'être marqué par cette histoire et ces malheurs dénoncés . Il manque peut être un peu de profondeur a cause de l'élément métaphysique qui est absent ici mais cela n'empêche que le fond est réussi . La forme l'est aussi , cette fois Bergman lui donne une importance comparable au propos . Et l'histoire est très bien écrite . Une jolie histoire d'amour , des moments très émouvants , et des personnages attachants . Interprétation impeccable de Nine-Christine Jönsson , parfaite en femme désespérée , et Bengt Eklund très charismatique . A signaler aussi un travail sur le son pas vraiment dévellopé . Mais le film reste une réussite témoignant de l'incontestable savoir-faire d'Ingmar Bergman , et même si il subsiste quelques défauts c'est avec un réel plaisir que l'on se plonge dans cette "Ville Portuaire" !
Le synopsis m'avait effrayé, je craignais l'endormissement devant ce film de 1948 signé Bergman... Alors que ce film sombre est très beau! Une surprise pour moi, qui n'ai vu que "Le Septième Sceau" de Bergman sans le trouver exceptionnel.