Le premier film de Richard Kelly avait été acclamé par la critique et par le public qui y avait trouvé un film original et passionnant. Je m’étais ennuyé mais il y avait effectivement une franche qualité d’écriture.
Ici aussi sur Southland Tales, il y a une certaine qualité d’écriture. Et une logique à toute épreuve. En effet, on nous raconte L’Apocalypse avec The Rock, Seann William Scott, Christophe(r) Lambert et un trio de méchant ultra convaincant Cheri Oteri (très bonne actrice) – Jon Lovitz – Wallace Shawn. Non, je plaisante, ils ne sont pas convaincants. Le film est prétentieux, nul, long, embrumé, incompréhensible, excessivement vulgaire, d’un humour plus que douteux, et totalement incompétent. Southland Tales n’est jamais intéressant, la première heure, chaotiquement expliquée par un Justin Timberlake absolument ridicule en voix-off est très longue, la seconde est totalement perchée avec un Seann William Scott dédoublé et un The Rock excellent en acteur poltron.
Sorte de métaphore sur la Guerre en Irak, avec un nombre incroyable d’acteurs comiques dans des rôles à contre-emploi qui ne leur vont pas (en effet, le contre-emploi est une notion compliquée. Il faut que le rôle aille quand même à l’acteur, comme Chris Walken dans Click. Mais voir un Jon Lovitz en policier blond ripou, qui tue des gens sans sourciller, oui oui Jon Lovitz, ça ne marche pas du tout. Et ce n’est pas le seul), avec un personnage décisif qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qu’on a envie d’exploser en 2 (Lou Taylor Pucci), Southland Tales est sans doute le film que j’ai le plus détesté dans ma encore courte vie (oui, même les Hyper Tension sont plus cools).
Hué à Cannes, salué par un public qui lui trouve toutes les qualités possibles sans accepter la critique, Southland Tales est détestable.