Pas de week-end pour notre amour est une petite comédie chantée assez mineure, qui visiblement reposait beaucoup, même à l’époque, sur la notoriété de Luis Mariano, sans vraiment chercher à retenir l’attention outre mesure.
L’histoire est en effet assez quelconque. Quatuor amoureux, disputes, réconciliations, quiproquos, tout ce cadre vaudevillesque et romantique sur fond de célébrité et d’intérêts familiaux, voilà à peu près ce à quoi il faut s’attendre en visionnant ce film. L’histoire n’a pas un grand relief, cependant le film parvient à maintenir assez bien l’attention grâce à la verve « familial », qui maintient le rythme, et évite d’avoir le sentiment de tourner en rond ou de s’enliser. Je n’ai pas été outre mesure séduit, mais ça reste divertissant, quoiqu’un d’un intérêt limité. On retire Jules Berry, et il faut bien avouer que l’humour s’efface aussi assez largement.
En effet, si ce dernier n’a qu’un second rôle, pour autant c’est bien lui qui marque le plus avec son personnage haut en couleur, et son abattage savoureux. Il donne du peps au métrage, et il est responsable de la plupart des scènes drôles, car il faut avouer que les autres acteurs tendent plutôt à prendre le film au sérieux. Luis Mariano passe bien à l’écran, même s’il est surtout là pour la chanson, les actrices sont charmantes, notamment la toujours radieuse Maria Mauban, et Bernard La Jarrige compose un frère bien trouvé pour Mariano, mais si les acteurs jouent juste, leurs personnages assez classiques, et le sérieux de leur interprétation ne permet pas pleinement d’entrer dans cette comédie. Louis de Funès et Jean Carmet, encore à leur début, composent des personnages secondaires voire très secondaires qui ne leur donnent guère l’occasion de retenir l’attention.
Sur la forme c’est moyen. Comme pas mal de comédies de l’époque, l’application du réalisateur est assez faible. C’est assez théâtral, il y a peu de scènes en extérieur (essentiellement des vues en voiture ou en vélo avec des paysages défilant de façon très artificielle), la mise en scène n’a pas grand relief (elle ose une vue intéressante lorsque le fauteuil roulant dévale l’escalier ou devant le tableau), et le noir et blanc n’est pas non plus d’une grande élégance. Soyons franc, comme beaucoup de comédies du temps, on est sur une pièce de théâtre filmée, et le fond vaudevillesque ne fait que confirmer cette impression. D’ailleurs s’il y a pas mal de chansons de Mariano, il n’y a pas de chorégraphie (sauf une que l’on peut éventuellement identifier dans la séquence du tableau). Les chansons sont bonnes, même si l’on n’est pas fan de Mariano il y a de quoi se divertir.
Je conclurai en disant que Pas de week-end pour notre amour n’est pas une mauvaise comédie, mais qu’elle reste tout de même un peu quelconque. Je n’ai pas pris déplaisir à la regarder, mais je n’ai pas non plus été enthousiaste, le film étant alerte mais pas vraiment drôle. 2.5