Un des films les plus marquants que j'ai pu voir. Il est en effet l'unique film à avoir abordé des questions aussi fondamentales que l'amour, la mort, le couple, la solitude... Zabou Breitman offre une oeuvre proche du cinéma d'art et d'essai, tant dans le fond que dans la forme. Dans la forme, la façon de filmer est inédite, elle se fait par des glissements successifs, qu'ils soient sonores ou visuels. La musique est saisissante, et les images sont très esthétiques, toutes cadrées de façon originale. Ainsi, un zoom sur un visage peut succéder à un plan aérien... Le montage du film est également une trouvaille : L'homme de sa vie tourne autour d'une scène centrale de discussion entre Charles Berling et Bernard Campan. Dans le fond, il aborde des thèmes essentiels à la condition humaine. Deux conceptions de la vie s'opposent, une vision 'libre', détachée de toutes les conventions sociales et morales -celle de Berling-, l'autre une vision sécuritaire et courante de la vie -celle de Campan-. Libre à chacun de faire son choix entre les deux, qui se rejoignent parfois, mais diffèrent très souvent. Chacune d'entre elles est d'ailleurs défendable... L'Homme de sa vie touche de façon sensible les questionnements que l'homme peut avoir au cours de sa vie...
Charles Berling est parfait dans ce rôle, sensible, élégant, tout en nuances... Son jeu et son charisme sont flagrants dans ce bijou. Léa Drucker compose elle aussi un jeu brillant, émouvant. Bernard Campan est très bon. Mais le personnage central du film reste pour moi Charles. Ce qui fait la magie de ce bijou c'est sa subtilité par une multitude de trouvailles. Les personnages se ressemblent, les prénoms sont d'ailleurs presque les mêmes, ils sont interchangeables, étant donné que L'Homme de sa vie vise à parler des êtres humains en général, au-delà de notre âge, de notre sexe, etc... Le thème du film n'est donc pas l'homosexualité. La scène entre Charles Berling et son 'père' est magnifique.
Subtil et fascinant.