Stuart Samuels réalise un documentaire passionnant sur un phénomène peut connu en France, la fameuse « Séance de Minuit ». Pour la première fois aux Etats-Unis, au début des années 70, des films furent projetés dans les salles de cinéma, dès minuit. Généralement, c’était souvent des séries B, kitch, pseudo érotiques, gores ou underground. On pouvait y voir de tout, en ressortir écoeuré comme éblouit par tant de culot ou de créativités.
Le documentaire Midnight Movies (2006) nous présente les films qui ont ouvert la voie à ces séances si particulières et qui ont aussi, grâce à elles pu exister, ces films qui sont devenues par ailleurs, au fil des ans, des véritables chefs d’œuvres, des œuvres cultes du cinéma seventies. On retrouve d’ailleurs, des films signés par les plus grands réalisateurs du genre, tels que John Waters et ses films toujours très portés sur le cul et le trash, notamment avec son Pink Flamingos (1972), l’indémodable George A. Romero et son millésime La Nuit des morts-vivants (1968) où son héros est interprété par un noir, au moment même où éclate les émeutes de Watts et où Martin Luther King est assassiné. On retrouve aussi le mystique David Lynch et son Eraserhead (1976), Alejandro Jodorowsky et le cultissime El Topo (1970), un film trash qui pourrait s’apparenter à Freaks (1932). Jim Sharman et son inusable The Rocky Horror Picture Show (1975) et enfin, Perry Henzell et son épatant The Harder They Come (1972), un film Jamaïcain qui, contre toute attente, aura réussi à rester six ans à l’affiche lors des séances de minuit ! ! !
Devenu un véritable symbole, un lieu de culte pour certains ou un rendez-vous incontournable pour les cinéphiles, les séances de minuits sont devenues au fil du temps un rite de passage obligé pour toute une génération. Nous permettant de découvrir des films que nous n’aurons jamais pu voir aux heures d’ouverture dit de « grands publics ».
Un documentaire intéressant, nous remémorant des moments inoubliables du 7ème Art.