Primé à Cannes, il faut en effet un certain regard pour apprécier cet ovni mexiquain sur un rythme excessivement ennuyeux pour une histoire des plus incompréhensibles et inintéressantes...
J'ai rarement vu un film d'une lenteur aussi impréssionnante. Meme la fin du film met du temps a arrivé. Pas d'histoire, pas de dialogue ou alors j'ai pas tout compris.
Il est rare de sentir presque à chaque plan, une volonté cinématographique de la mise en scène surtout en plan fixe et cest là une des qualités de celui qui a sorti son premier film en 2002 (Amarrados).
Même si lon ne parle pas lespagnol, on peut pressentir que SANGRE se traduit par sang en français. Par contre, on peut sattendre davoir une fin « cut » lorsque le film commence par le générique en plan fixe, lettres noires sur fond blanc. Ce que lon ne peut pas prévoir, cest le mot « fin » dans la dernière image, référence sûrement à notre cinéma.
Des mots pour débuter mais peu de paroles, la technique prend le pas sur la psychologie du personnage central : Diego (qui compte la journée le nombre de personnes venant au tribunal) vit avec Blanca (employée dans une restauration rapide spécialité japonaise) une histoire où il accepte ses accès dhumeur violents.
Une psychologie minimum avec des personnes ordinaires, cela est à la limite de lennuyeux malgré la mise en scène qui relève et révèle ce cinéaste. De cette banalité rythmée par un feuilleton « novela » et de rapports sexuels (le film est interdit aux moins de 12 ans) qui sapparentent plus à des saillies quà un désir, le quotidien commence par les bips stridents du réveil et des repas à limage de cette vie triste.
Des évènements dramatiques arriveront mais avec peu de répercussions sur la vie du personnage central, en apparence. Et ce nest quà la fin du film que le réalisateur nous emmène vers un autre monde. Le déclic en est lorsque dans sa voiture, à côté dune montagne de déchets, on voit le déversement dun nouvel arrivage de collecte. A ce moment là, le film bascule dans un ailleurs : camp de gitans, la campagne, une lumière naturelle et même un gag.
Cela ne suffira pourtant pas à emporter ladhésion dune vision morne dans son contexte mais exaltante dans sa réalisation.
Merci messieurs les critiques des journaux dits intellos, qui encensent cet objet filmique mexicain, dans la lignée de la mort de Dante Lazarescu. Montrer le quotidien, si dérisoire soit-il, peut effectivement être cinématographique. Mais pas ici, pas dans cette "pellicula" (comme il est dit dans le générique). Je crois n'avoir jamais vu de "film" aussi laid et insipide que celui-ci. Cela ressemble à l'exercice appliqué d'un étudiant d'école de cinéma à qui un professeur en mal d'inspiration aurait demandé de réaliser un long métrage le plus moche possible, le plus ennuyeux possible, avec les acteurs les plus disgracieux à sa disposition et ne sachant pas jouer, sur un scénario (presque) vide. Filmé en scope on se demande pourquoi, sans musique, avec une image plus terne que le plus terne des films de Lars von Triers, se concentrant jusqu'à l'overdose sur deux personnages totalement anti-charismatiques, avec des plans étirés jusqu'au vide (on a le droit par exemple à la préparation d'un petit déjeuner, en plan large, pendant au moins cinq minutes, sans qu'il y a ait un seul geste, une seule parole, un seul élément qui puisse attirer l'attention). Le seul événement dramatique, pouvant faire naître une situation, est traité avec une inhumanité inimaginable. D'insipide, le scénario passe dans la catégorie "à vomir". Candidat très sérieux au titre du pire film de l'année.
Au premier abord, des gens pas spécialement séduisant ou attachants. Mais tout est filmé avec un détachement minutieux qui évite de souligner les émotions. Les cadrages, la lumière, la durée des plan, tout est BEAU ! Film du malaise, de l'horreur ordinaire, film étrange et inconfortable. Mais... ESSENTIEL ! Chef d'oeuvre !
Quel fin pour ce film "particulier": il arrive à s'ouvrir vers une autre dimension, un sentiment qu'on ressent positif, une sensation qui touche au spirituel, à la transcendance. Très très fort !
"Décidément, le cinéma n'est pas mort !" peut-on lire sur l'affiche de ce film. Ah bon ?! Le cinéma était agonisant, avant qu'arrive ce film sur nos écrans ? Diable! Si j'avais su, je serais venu dans la salle de projection habillé de noir, avec condoléance, pour voir ce testament salvateur. L'impression principal que je ressens aujoud'hui, après avoir vu ce film, c'est d'être malheureusement en total décalage avec les critiques qui ont encensé cette oeuvre. Car c'est bien un des rares films de ces dix dernières années pour lequel je n'ai ressenti qu'un profond ennui. Des acteurs inexpressifs au possible, une histoire banale, pour un scénario sans originalité, sans rebondissement. Des plans longs, très longs, agaçants car souvent n'apportant rien à l'intrigue, voire parfois complétement hors-contexte (Scène de la fin de bagarre, en plein champ, à la fin du film). L'auteur a souhaité nous peindre "le désenchantement et la frustration d'une population désormais incapable de prendre en charge son propre avenir". C'est en parti réussi, si on estime que le spectateur doit lui aussi ressentir cette frustration et ce désenchantement, mais à propos du film lui-même... Une étoile, tout de même, pour certains plans réussis, et quelques idées de mise en scène.
C'est sûr qu'il ne faut pas être allergique à la lenteur pour aller voir ce film. C'est un film, qui un peu à la manière de "batalla en el cielo", filme la vie d'un couple, d'un homme, de sa fille, avec des gros plans absolument splendides! Un film finalement très triste...
Lors du Festival 2005, lorsque les spectateurs cannois furent conviés à voir "Sangre", le premier long métrage du réalisateur mexicain Amat Escalante, on savait que ce dernier avait été l'assistant de Carlos Reygadas sur "Bataille dans le ciel", film que ces mêmes spectateurs allaient voir un peu plus tard, et certains, dont moi, avec impatience. On nous disait que les univers d'Escalante et de Reygadas étaient proches, et, comme on n'avait vu que l'excellent "Japon" de Carlos Reygadas, on s'installait dans le film avec confiance. Le problème, c'est que "Sangre" se rapproche plus de "Bataille dans le ciel" que de "Japon", et "Bataille dans le ciel" fut pour beaucoup la déception majeure du dernier Festival. Certes, "Sangre" est un peu plus "visible" que "Bataille dans le ciel", mais franchement, toutes ces provocations à 2 balles tournant autour du sexe et de la mort sont très, très vite lassantes. N'est pas Bunuel qui veut !