Que dire ? Un film dont l'idée m'intéressait, et que je suis allée voir hier soir. La période 1966 relève du génie : partie où les dialogues sont presque absents, mais où plus que l'essentiel est suggéré : tout est dans dans les non-dits, les regards, les sourires un peu génés, les gestes, bref, une période dont la pudeur émeut et rend nostalgique. La péride 2005 décrit parfaitement le rapport absurde que les gens ont entre eux à présent, les univers décalés, la volonté de capter le présent, de le vivre pleinement sans penser aux conséquences que cela provoquera car l'on sent que notre vie nous échappe. Cependant, il s'agit d'une période pessimiste où l'on a l'impression d'observer des corps sans âme ni raison. Une période où les pulsions nous guident et nous définissent. Si on n'en restait là, le film serait parfait. Malgré tout, quel dommage d'intercaler entre ces deux périodes tellement réussies, la période 1911, où, au départ, le muet amuse et surprend puis lasse, endort, ramollit l'attention mise en éveil lors de la partie précédente. La période 1911, même si les décors et les costumes sont somptueux, n'arrive pas à nous capter comme le font les 2 autres : la lenteur est insuportable, ainsi que la musique qui est censée remplir le vide sonore : ça alterne entre "mélodie" au piano digne d'un ascenseur et chant hideux qui a provoqué chez moi un énorme fou rire. Cette partie gagnait réellement à être moins longue : pour preuve, 6 personnes ont quitté la salle à la moitié de celle-là. Vraiment, cela est plus que regrettable car ce film, qui avait tout pour faire un chef-d'oeuvre s'auto-détruit inutilement. Maintenant, à vous de vous en faire une idée.