L'histoire d'une femme qui se réveille sans savoir si elle s'est vraiment réveillée, on appelle ça une histoire de vampire.
Je ne sais d'où viennent tous ces réalisateurs espagnols (peut-être s'agit-il de mexicains) qui font du film d'horreur à la chaîne, peut-être sont-ils moins cher pour Hollywood ?
Ici, on a affaire à un pro de l'image, superbe qualité de pellicule, recherche de cadrage, les éclairages ne sont pas en reste. Tout est propre, ce qui ne fait pas d'ombre au gore, bien au contraire.
Liu est très agréable à regarder et le côté sexuel affirmé (mais tout public) est bien dans le ton. A noter que dans « le journal d'une baby sitter », c'était le recyclage de La torche des « 4 Fantastiques », ici, c'est le recyclage de La Chose en policier massif.
Seulement, c'est tout et c'est bien peu. Le système de narration élude totalement l'arrivée du vampirisme, c'est au spectateur de faire le lien, comme si seuls les adhérants à la secte étaient dans la salle. Buffy est loin et peu de films étaient à l'affiche ces 5 dernières années, j'ai peur que les ados n'aient pas forcément cette culture face à l'Heroïc Fantasy néo-gothique à la mode.
C'est aussi frustrant, car tout arrive sans que l'on sache vraiment pourquoi. Bref, c'est réellement le scénario qui est totalement bâclé et hermétique, même si ça se laisse regarder sans se prendre la tête.
Pour le côté film d'horreur, c'est aussi râté, il ne reste que le gore, mais franchement, à dose homéopathique. Et uniquement basé sur le sang et un peu de chair. La note, c'est juste pour le professionnalisme de la réalisation et de la photo, car c'est un mauvais film d'horreur. Sûrement un jeune réalisateur qui montre ce qu'il sait faire en attendant de pouvoir se payer un vrai script.
On peut quand même que la note est entièrement sauvée du naufrage par la prestation et la bouille mutine de Lucy Liu, rarement montrée aussi dramatiquement.
Par ailleurs, Aquaboulevard est définitivement un cinéma de banlieue, c'est la dernière fois que j'y mets les pieds un mercredi soir pour un film d'horreur, on se demande ce que viennent foutre les blaireaux des cités, qu'ils restent devant leur foot ou le Rap sur le satelite, si c'est pour passer leur temps sur téléphone portable et sortir ou rentrer sans arrêt de la salle et nous emmerder avec leurs fortes discussions niveau CEP. Parce qu'évidemment la sécurité interne intervient un peu tard.