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calamarboiteux
28 abonnés
440 critiques
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1,0
Publiée le 7 juin 2007
Parmi les scénarios écrits par Prévert, celui-ci est peut-être le plus inconsistant. Dans les dialogues écrits par Prévert, celui-ci est sans doute le plus indigent. Une histoire d'amour banale, qui dure, dure... L'arrivée du diable (Jules Berry) permet un réveil salutaire, mais ce diable pérore, et pérore encore. Restent, comme toujours avec Marcel Carné, quelques belles scènes, mais cette incursion dans le cinéma fantastique n'est pas une réussite: ni réaliste, ni poétique, excepté peut-être la première chanson du troubadour: Démons et merveilles, vents et marées Au loin la mer s'est retirée
Enième association Marcel Carné-Jacques Prévert, après "Le jour se lève" (1939) et avant le chef d'oeuvre ultime "Les Enfants du Paradis" (1943-44) le duo signe ce conte médiéval avec en filigrane, semble-t-il, un message de résistance... Il faut bien l'avouer poutant, ce film est sans doute le moins aboutis du duo pourtant dans leur période la plus faste. Satant envoie deux de ses suppôts au sein d'un château, si Dominique réussit à séduire et à piéger Gilles lui, a succombé à la belle au lieu de simplement la séduire ; Satan est donc obligé de venir en personne terminer la besogne... Les décors carton-pâtes, la musique, les costumes tout est parfait pour nouslonger dans un conte idéalisé, sans artifice et non ancré dans l'historique mais plutôt dans nos contes d'enfant. Quelques belles idées de mise en scène avec une belle utilisation du noir et blanc, des effets spéciaux (pour l'époque !) réussis avec notamment le filtre de la fontaine lors du combat et la magie. Par contre on a connu Prévert largement plus inspiré, souvent les dialogues sont d'un platitude niaise étonnante (surtout pour les couples, Satan ayant le meilleur) u, tout du moins, sont mal dirigés... Arletty est trop bridée, Jules Ferry pas assez et Alain Cuny est aussi inexpressif qu'absent. De plus, le film aurait gagné en densité avec 10-15mn en moins. Dans ce film certains y voient un appel à la résistance... L'histoire se déroule en 1485, pour 5 aout 1941 (oui et alors ?! Pas de faits significatifs à cette date), Satan et ses suppôts seraient donc Hitler et ses nazis, le baron serait Pétain tandis que le coeur des statues qui bat encore serait l'âme de la résistance... Joli mais ni Prévert ni Carné n'ont infirmé cette vision des choses... Dans le genre on préférera largement "La Belle et la Bête" (1948) de Jean Cocteau ou "Peter Ibbetson" (1935) de Henry Hathaway... Le culte de ce film repose essentiellement sur l'espoir que le fond de résistance soit effectif mais on ne le saura jamais. Cinématographiquement parlant il est tout aussi évident que le duo Carné-Prévert ont fait et feront mieux.
Même si je dois me faire lyncher par tous les cinéphiles, je ne mets que trois étoiles a ce film car même si c'est un grand classique et que quelques scènes et même certains acteurs sont inoubliables (Fernand Ledoux, Alain Cuny, Arletty...) on ne peut s'empêcher d'être parfois ennuyé et lassé de quelques moments, bien que la mise en scène de Carné soit superbe.
Je sais la poésie n'est plus à la mode. Il est de bon ton de mépriser la légèreté et l'élégance et de l'appeler mièvrerie. Quand on voit le succès remporté par des confitures à la tisane comme "Titanic", on cherche en vain une cohérence. Dans "Les visiteurs de soir", aucune violonnade pour nous arracher deux trois larmes. Prevert est au-dessus de ça. Il évite le coeur, il préfère toucher l'âme. Ce n'est pas un film, ce n'est pas une histoire, ce ne sont pas des personnages ; c'est une morceau de poésie arraché au temps.
Je l'avais vu il y a quelques années et j'en avais gardé un excellent souvenir. La poésie omniprésente... Mais quelques années plus tard , force est de constater que si l'idée de départ est subtile , si la poésie est toujours là, le tout est empreint de longueurs parfois insupportables. Les acteurs ont tendance a surjouer , l'ensemble est statique , les tirades interminables. Fernand Ledoux est décevant , quant à Alain Cuny, il n'a pas sa place, donnant à son personnage une fadeur , une mièvrerie que ne parvient à contrebalancer qu'épisodiquement la toute jeune Marie Déa, véritable colonne vertébrale du film. Son chant d'amour est ce qui maintient le film en vie. Entre elle et Cuny , quelle différence !! L'une joue , l'autre récite.Peut-être cette retenue est-elle exigée pour le rôle ...mais que tout cela sonne faux! Enfin , Arletty et Berry restent des valeurs sûres, c'est une chance. On ne devrait pas toujours revoir ce qui nous a enchanté ...