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Misoramengasuki
63 abonnés
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2,5
Publiée le 24 février 2012
Chronique sociale de la Chine provinciale du début des années 80, "Shanghai Dreams" ne manque pas de qualités. L'aspect documentaire est là, avec ce constat étonnant d'une immigration intérieure créant deux communautés étanches à l'intérieur d'une petite ville: les locaux et les "déplacés" venus de Shanghai, qui ne rêvent que d'y retourner. Beau portrait à la fois de cette jeunesse qui s'ennuie et est fascinée par les premiers échos de la culture occidentale, et de la génération des parents, qui a cru à ce projet de délocalisation des usines à la campagne et se retrouve prise dans la nasse d'une vie morne et sans avenir. Au global, sans tomber dans le réquisitoire brutal, le film pose un regard sévère sur un système répressif qui musèle les sentiments naturels de la jeunesse, et aboutit au résultat inverse de celui souhaité. Pourtant, l'ensemble peine à totalement convaincre - sans doute parce qu'avec toutes les histoires personnelles qu'il égrène, avec sa foule de bonnes intentions, le film pourchasse beaucoup de lièvres à la fois et manque d'unité narrative. A voir, pourtant, malgré ces quelques imperfections.
Prix du Jury au Festival de Cannes 2005, "Shanghaï Dreams" est le 8ème film du quadragénaire chinois Wang Xiaoshuai. Son film le plus connu : sans doute "Beijing Bicycles". Dans "Shanghaï Dreams", c'est la période de la révolution culturelle (1983) qui sert de toile de fond à une chronique familiale. Une famille qui a quitté Shanghaï 15 ans auparavant, pour s'installer à la campagne, pas très loin de la frontière avec l'URSS. Dans ce lieu au bout du monde, une usine avait été construite et il fallait des ouvriers pour la faire fonctionner. Dans cette famille, le père, très autoritaire, voudrait retourner à Shanghaï, mais les autorités n'admettent pas de tels retours. Si au moins ses enfants pouvaient aller à Shanghaï, pour étudier !... La fille de 18 ans fréquente la jeunesse du coin, qui rêve à d'autres horizons, à d'autres musiques, à d'autres films. Sa meilleure amie est du genre déluré. De ce cocktail, nait un film très intéressant, dans lequel on retrouve les paysages éternellement brumeux et humides, qu'on voit souvent dans les films chinois.
Bien vu, même si un peu lent, voire poussif par moments ! Ce mélange à la fois moyen-âgeux et empreint de modernité rappelle que, révolution culturelle ou pas, les conflits parents-ados sont internationaux. Tellement tentant de projeter sur ses rejetons ceci ou cela quand on est impuissant à résoudre ses propres contradictions. La condition des jeunes filles sans pilule contraceptive et probablement sans possibilité d'avorter fait froid dans le dos. Idem pour le sort des jeunes hommes qui ne marchent pas droit (je comprends pourtant le violeur présumé, rendu au désespoir de saliver devant une fille interdite sans raison valable...). Ce serait encore vrai à l'heure actuelle dans la Chine profonde, ces mises à mort de la jeunesse, brutales ou à petit feu,, brrrr !...
Dans les années 60, des familles chinoises ont été priées (le mot est faible) de quitter leur ville d'origine et d'aller habiter à la campagne, où des usines s'installaient. Cela faisait partie d'une politique de décentralisation de l'industrie. Ce film chinois, non interdit dans son pays, revient sur cette période, ou mieux encore sur ce qu'il se passe quelques années après, lorsque les adultes voudraient revenir à la ville, et que leurs enfants, élevés dans les villages, ne savent pas d'où ils sont. Problème typiquement chinois ? Certainement pas, le film aborde le thème du déracinement, universel... Les rapports avec les vrais villageois, les mirages de la ville lointaine, les errements de la "seconde génération", tout ceci est finement observé, et la description de la jeunesse en manque de repères paraît crédible. Ce qui l'est un peu moins, c'est le destin particulier d'une famille, brisée par cet écartèlement et par la rigidité du père qui ne supporte pas que sa fille veuille s'amuser. L'histoire est un peu lourde, démonstrative. La mise en scène hésite entre un classicisme neutre et une tendance à laisser durer les scènes, pour faire "auteur" ? Par ailleurs, le personnage principal, celui de la fille brimée par son père, ne se révolte pas, comme écrasée non pas par les hommes, mais par une destinée à laquelle on ne peut rien opposer. On sort du film avec un certain malaise : à aucun moment les responsabilités des autorités chinoises de l'époque ne sont clairement dénoncées, et l'aspect politique et social est noyé sous le drame humain un peu factice.
Décidément, Wang Xiaoshuai commence à devenir une valeur sure du cinéma chinois après son bouleversant "Beijing bicycle". Ce nouveau métrage prend son temps pour installer son intrigue, assez basique. Pourtant, avec une certaine perversité, le cinéaste parvient à régler ses comptes avec un pouvoir autoritaire qui réduit la vie de milliers de familles à rien. Son entreprise de démolition du régime se fait par petites touches intimistes qui ont le mérite de critiquer en douceur, mais aussi en profondeur. Les destins tragiques des personnages ne tombent jamais dans le mélo académique et on est loin ici des images d'épinal déversées par les "anciens" que sont Zhang Yimou ou bien Chen Kaige. Il subsiste encore un cinéma intelligent en Chine, même si il a du mal à submerger dans le flot de mélos insipides et de fresques grandiloquentes. Une bonne nouvelle, en somme.
Un film dur, lourd, qui traine son histoire comme un boulet attaché au pied. On est touché par cette jeunesse timide qui essaye de s'imposer (en 1983 !!) sans trop savoir ce qu'elle veut vraiment en dehors de ce que les parents, eux, veulent vraiment... Retourner à Shangaï, mais est-ce vraiment là leur eldorado ?? Personne ne le sait et cette famille qui essaye de s'en sortir comme elle peut ressemble à bcp de familles vivant dans d'autres pays... A voir !!
Encore un film chinois qui nous permet d'observer les talents que possède ce pays dans le champs cinématographique. Un film qui dénonce cette troisième ligne, ces familles déracinées, cette Chine rural qui porte encore le poids du régime communiste. Une histoire forte bien tournée, mais encore tragique, encore triste
Film sur la vie des chinois en 1980 venus de la ville pour travailler à la campagne. Leur vie n'est pas facile, notamment pour les adolescents qui ont des parents sévères et conservateurs. Le film se centre sur le quotidien d'une adolescente, entre amitié et amour. J'ai particulièrement apprécié la scène du bal interdit, qui se déroule dans un endroit minable voire sordide, avec des jeunes filles bien sages qui n'osent pas danser sur la musique disco venue d'Europe. Ça tranche vraiment avec le monde occidental de l'époque, où les discothèques fleurissaient un peu partout. Au fin fond de la Chine, c'était la misère. J'ai par contre trouvé qu'il y avait certaines longueurs dans la seconde partie. Il aurait fallu peut-être couper une quinzaine de minutes au montage...
J'ai été très sensible à ce film, peut-être parce qu'il traite d'une enfance massacrée, de vies rongées par des idéaux fachisants et dépersonnalisants. Peut-être aussi parce que c'est un très beau film, très bien écrit, que tout sonne juste, et que tout est lumineux et inventif.
J'ai détesté, le décors est absolument gerbant: un petit village pauvre de la Chine des années 80, pluvieux, sale, en gros l'Ardèche avec de la pluie. La morale n'est pas trop mal ficelée de ce père dont la protection excessive de sa fille finit par mené au viol de cette dernière, mais les ficelles utiliséEs sont tellement grosses, s'en est caricatural... Les acteurs ne s'en sortent pas trop mal mais leurs tourmants sont inexistants, et ce n'est absolument pour eux qu'on a envie de dégueuler dans un sac en papier à la sortie. L'étoile, c'est pour l'indicateur temporel: une Chine qu'on ignore, rurale et pertubée. Au fait, comment dit-on navet en chinois?
Il m'a fallu quelques jours pour digérer ce film adulé par cannes. Je vais tomber encore dans le puit pamphlétaire "le cinéma c'est du marketing donc j'ouvre ma gueule" mais dans se cas , c'est un devoir que ce soit bien ou mal écrit. Le cinéma "autre monde" controlé majoritairement par les asiatiques, a comme force sa valeur esthétique !!! Ya pas à dire mais les maitres du cinéma chinois , coréen et autres , t'offrent des images tout droit débarquer de Pluton.( Wong kar wai , Kitano Wink ...) Et la patatra , aucune valeur esthétique de cette douce campagne qui est controlé , je l'accorde , trop souvent par des clichés ... A travers ce film on dirait que les artistes n' existent plus dans un environnement "campagnard". Le film aurait donc du prendre une tournure documentaire mais n'a pas sa place dans une fiction. On dirait que la critique compare les films dramatiques francais "tendances" ( Itinéraires : superbe film ) aux rythmes lents et offre à ce même regard le droit de voyager n'importe où au détriment du professionalisme de leur critique.On regard pas ces vaches de la même manière qu'on regarde un gnou ^^.La critique "capitaliste" dit dans mon language : marketing.
Pour appuyer tout sa , j'ai vu Le chien jaune de Mongolie juste après. Et là , le rêve m'est réapparu...
Ps: Encore une comparaison !!!^^ Si vous voulez un film de dingue qui met tout le monde d'accord sur le regard qu'adopte un vrai cinéaste sur un monde inconnu , film cosmopolite français, russe, italien, suisse , c'est Le Soleil De Sukorov.Tu bailles, tu bailles mais qu'est ce que c'est bon !!!
un bon film, on rentre dans un univers qui nous est inconnu ( en tout cas pour moi), le film nous fait voyager dans cette troisieme ligne industrielle des annees 80 en chine ..... A voir.
encore un film chinois taillé pour l'exportation en occident, avec tous les codes qu'on attend "d'un film asiatique". Malgré cela, l'histoire est bien menée, et le ton sonne juste…