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Attigus R. Rosh
192 abonnés
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4,0
Publiée le 11 avril 2020
Mémoires de nos guerres est un excellent film de guerre, signé Clint Eastwood au sommet de sa forme. Le réalisateur a parfaitement réussi l'exercice du genre film de guerre. Les scènes de combat sont prenantes et terrifiantes à la fois. L'enfer du front ressort avec violence et froideur. La question du traumatisme liée à la guerre (pas toujours exploitée dans les films de guerre) et bien présente avec trois personnages gérant différemment leurs traumatismes et leurs pertes. Mais c'est bien évidemment la question de l'image en temps de guerre qui est la thématique que Clint Eastwood souhaiter aborder dans ce film (avec la nécessité d'immortaliser une victoire par une photo et par des héros de guerre, dépassés par cette notoriété nouvelle et les festivités multiples les entourant). Les acteurs sont plutôt bons : Ryan Philippe, Adam Beach et Jesse Bradford, sont entourés d'un casting de seconds rôles très convaincants (Barry Pepper, Neil McDonough, Jamie Bell, John Slattery). J'ai hâte de voir Lettres d'Iwo Jima, film avec lequel Mémoires de nos Pères constitue un diptyque.
Premier volet du diptyque de Clint Eastwood consacré à la bataille d’Iwo Jima ayant opposé Américains et Japonais en 1945, Mémoires de nos pères n’est pas qu’un brillant film de guerre à la lumière superbement maîtrisée. Ce long-métrage qui dépeint le champ de bataille comme une boucherie à ciel ouvert pour des jeunes garçons de 18 ans offre aussi une réflexion intelligente sur la propagande d’État en temps de guerre, en racontant l’histoire de la mythique photographie Raising the flag on Iwo Jima. Le cinéaste revient ainsi sur les stratagèmes politiques mis en place pour faire de ce symbole iconique un matériau de prosélytisme national, à un moment où le moral des troupes et de la population était au plus bas. Eastwood réalise ici une œuvre majeure sur les horreurs de la guerre et sur les logiques propagandistes qui accompagnent tout conflit. Brillant.
La création de Mémoires de nos pères et de Lettres d’Iwo Jima représente une expérience assez unique de cinéma. En effet, avec ces deux films, Clint Eastwood filme la bataille d’Iwo Jima selon le point de vue de chaque camp : l’américain pour Mémoires de nos pères et le japonais pour Lettres d’Iwo Jima. Toutefois, Eastwood surprend avec son traitement de Mémoires de nos pères. En effet, cette adaptation du livre de James Bradley (le personnage principal du récit) et de Ron Powers opte pour une structure narrative assez complexe (avec des flashbacks dans les flashbacks) et, surtout, il se concentre plus sur l’exploitation mensongère de la célèbre photo des marines hissant le drapeau américain après le combat que sur la bataille en elle-même. En effet, le film permet de découvrir les dessous de cette image exploitée à des buts propagandistes au mépris de toute vérité. On peut considérer que la morale du film est que le fait de présenter des héros dans une guerre n’est qu’un mensonge car les héros n’existent pas dans ce type de situations. De plus, le scénario de William Broyles Jr. et de Paul Haggis traite également de la ségrégation raciale envers les amérindiens existant encore aux États-Unis à cette époque malgré la guerre (elle se produit même au sein du petit groupe célébré par le pays). Ce thème donne d’ailleurs au personnage d’Ira, brillamment interprété par Adam Beach, le rôle le plus intéressant. On en apprend plus ainsi sur la société américaine et sa façon de s’inventer une mythologie que sur la bataille d’Iwo Jima en elle-même. Il ne faut pas croire pour autant qu’Eastwood se refuse de montrer des scènes de guerre. Ce film est d’ailleurs un de ses rares où on peut percevoir une influence contemporaine dans sa manière de filmer car il est dur de ne pas penser lors du débarquement sur Iwo Jima au film de Steven Spielberg (qui est d’ailleurs coproducteur du film avec Eastwood et Robert Lorenz) Il faut sauver le soldat Ryan, film qui a d’ailleurs fortement influencé la quasi-totalité des productions du genre qui lui fait suite. Mais leur présence est loin de dominer l’ambiance du film qui est surtout axé sur les personnages et sur le regard plein de déférence que leur porte le cinéaste (ce qui est accentué par la musique signée à nouveau par lui). On pourra toutefois reprocher à cette volonté de respect de la réalité sans dramatisation supplémentaire de bloquer un peu l’attachement du spectateur envers les personnages et de rendre le tout un peu froid. Toutefois, Mémoires de nos pères est une belle réflexion sur la réalité de l’héroïsme et surtout sur la manipulation des faits pour arriver à des fins propagandistes. Ceux qui espéraient un véritable film de guerre en seront pour leurs frais et devront se reporter sur le pendant japonais : Lettres d’Iwo Jima.
Sur un film un peu long à mon sens, Eastwood réalise une bonne démonstration du ridicule de la guerre, de ses impacts destructeurs sur les jeunes hommes qui sont envoyés à la boucherie et de l’outil de propagande qu’on y fait en haut lieu. Les batailles sont impressionnantes tant on est immergé au cœur du combat. Surtout la première scène du débarquement. Il reste à voir son faux jumeau : « Lettres d’Iwo Jima » pour découvrir l’autre camp et l’impartialité du discours.
Du beau cinéma en perspective avec ces reconstitutions maritimes, les batailles navales livrées sur la terre ferme fit déployée ces soldats américains face à la dureté tactique de l’île d’Iwo Jima, le camouflage redoutablement armé d’une puissance de feu japonaise. Il y a eu « Windtalkers, les messagers du vent » du même front, un des visages d’acteur me revient à l’esprit, ces engagés sur cette partie du monde, une seconde guerre mondiale cruciale sous un autre angle de vue par ce réalisateur qui sait mettre un scénario sous ses mains en scène. Plus en avançant pour découvrir la violence, les morts se comptent dans leurs rangs et les cadavres jonchent d’un ennemi déclaré sans pitié, une mise en scène assez répétitive dans l’ensemble. La force de ces personnages soldats immortalisés se cache une histoire derrière les photographies de guerre, la persuasion utilisée des images préfabriquées par l’effort de guerre. Le fondement gouvernemental des États Unis d’Amérique croulés sous les dettes, tout l’intérêt de la guerre économique mobilise une intervention militaire autant que la manipulation politique, le drapeau planté au sommet du mont Suribachi de la démocratie fleurira avec le temps imposé. Hisser la bannière étoilée pour les engagés volontaires, l’héroïsme du passé ne soulève la montagne, l’amertume laissera un sentiment de tristesse, le soulagement pour conforter l’idée, le deuil fait, la déception et une répercussion irréconciliable. La perte des fils et la mémoire de leurs pères survivants, un pays rendu service incomplet.
Comme pour son film binôme de la même année, Lettre d’Iwo Jima, qui racontait depuis la lorgnette japonaise l’horreur de la prise de cette ile japonaise par l’armée américaine en 1945 au travers d’un enjeu humain plus intime, Clint Eastwood nous livre la même boucherie du point de vue américain, selon deux perceptions différentes mais brillamment intégrées dans le même spectacle. Celle de « nos pères », qui l’ont subi sur le terrain, et celle de la soviétisation médiatico-politico-financière de la nation. A coups de flashbacks, la première raconte les vécus de trois simples jeunes soldats partis se faire étriper à l’autre bout du monde, dont l’enjeu embrase l’essentiel du film, nous emportant dans l’interminable massacre cru de la fameuse bataille, et les classiques traumatismes et illusions conséquents. Mais c’était sans compter sur la rupture qui les attend au pays quand tout s’avère galvaudé au profit d’une insupportable fanfaronnade marketing. Car la seconde perspective, bien plus sociopolitique, utilise la médiatisation grand-guignolesque de la fameuse photo qui fit le tour du monde, somme toute très artificielle, d’un drapeau US planté au sommet de la conquête. Sans ridiculiser le courage des hommes et l’horreur nécessaire de la guerre, le film dénonce brillamment la foire mercantile qui s’y satellise pour le bonheur factice des comptes en banques de l’effort de guerre, des journalistes et des politicards. Il ouvre la critique sur une nation de volailles gavées par les yeux et les images, sur le despotisme du battage d’une épopée que l’on exige héroïque, dans la seule finalité de fabriquer du bénéfice, aussi artificiel que la culture d’une Amérique glorieuse, qui apparemment a l’air d’en avoir bien besoin.
"Mémoires de nos pères" n'est pas un simple film de guerre comme on a l'habitude d'en voir, c'est avant tout une histoire vraie qui se concentre sur trois soldats ayant aidé à dresser le second drapeau américain sur le mont Suribachi lors de la bataille d'Iwo Jima, ce qui donnera naissance à cette fameuse photographie, puis sculpture. Devenant de vrais pantins de propagandes, ces soldats seront décrits en héros pour ce geste symbolique, volant à leur insu la vedette à leurs frères d'armes morts au combat. C'est principalement la conscience de ce trio qui surgira de ce récit historique, mais aussi et surtout, la face cachée des autorités américaines quant à ce scandale qui persévèrera dans l'escroquerie, souhaitant à tout prix, et au dépit de la vérité, offrir des héros à la nation américaine. Il y a donc eu tromperie sur la marchandise, et ce film viendra agir comme véritable devoir de mémoire, en rendant à César ce qui lui appartient. Clint Eastwood s'empare d'un excellent scénario et n'oubliera pas de le mettre brillamment en image. Ensuite, il n'y aura plus qu'à se pencher sur "Lettres d'Iwo Jima" pour découvrir les choses du côté japonais, et nul doute que ce "Mémoires de nos pères" nous convaincra dans cette démarche.
Un film sur la propagande, le traitement de l'image des héros destinés à devenir des porte-paroles pour soutirer de l'argent à la population afin de soutenir l'effort de guerre. Ceci en partant de la célèbre photo des Marines dressant un drapeau américain à Iwo Jima. Le traitement par Clint Eastwood est certes différent des autres films de guerre (mélange de scènes de combat - réussies par ailleurs - et de scènes après le retour au pays des survivants , un peu moins captivantes car répétitives et qui donnent une certaine longueur au film) mais "Mémoires de Nos Pères" vaut surtout pour le diptyque qu'il forme avec "Lettres d'Iwo Jima", son reflet de la même bataille côté japonais.
Un film déchirant qui éclaire sur une guerre qui n'est pas la nôtre... celle des USA, celle de nos grands-pères, car cela leur appartient. Le mythe que l'on en fait, il en sont en dehors, ils s'en mettent à l'écart, et seul Clint Eastwood pouvait aussi bien nous le rappeler. Avec son immense sensibilité, il cisèle une histoire passionnante et déboulonne les statues, sans pour autant perdre de vue l'utilité du mythe. C'est fait avec beaucoup d'attachement à ces trois personnages et, on le sent avec un respect infini. Le film est tourné avec beaucoup de délicatesse et fend le cœur. Une splendeur !!
Le pendant du film "Lettres d'Iwo Jima" du côté américain. Toujours cette même façon de filmer avec cette image "noire et kaki". Toujours aussi violent également dans ses scènes de guerre : corps éclatés, décapitations, et j'en passe...L'intrigue est intéressante et tournée de manière complexe : il y avait des moments où j'étais un peu perdu, je ne savais plus si j'étais dans un souvenir, ou dans l'avenir par rapport aux scènes de guerre. En tout cas l'histoire est passionnante, et même perdu, j'ai quand même bien compris le propos qui est de montrer l'absurdité et l'inutilité de la guerre. Les hommes revenants au pays traités en héros pendant 6 mois avant d'être de nouveau traités comme des moins que rien, et qui finissent par avoir un boulot minable car la guerre a fait qu'ils n'ont pas pu avoir les diplômes et les qualifications pour pouvoir trouver quelque chose de convenable. Ah c'est beau l'héroïsme!
Un film un peu moyen, qui laisse sur sa faim. Trop de scènes autour du "mensonge " de la photo. On a bien compris qu'il y a une récupération de cet acte héroïque. Déjà un besoin de com,et de marketing, avant la télévison , mais avec la presse. Toutes ces tournées de propagande , pour lever des fonds, et ce "mensonge " historique. C'es trop répétitif, Les scènes de guerre sont bien mais sans plus , on a vu mieux. Pas un des meilleurs Clint.
Si ce film de Clint Eastwood a été un tel échec commercial, c’est surtout à cause de son sujet qui faisait peur, surtout traité par un Américain alors que la guerre faisait rage en Irak. Toutefois, avec une fois de plus une belle intelligence, Eastwood parvient à tourner une œuvre équilibrée qui rend à la fois hommage aux soldats morts pendant l’assaut d’Iwo Jima tout en dénonçant la boucherie qui se cache derrière la propagande héroïque vendue par l’Etat afin de remobiliser le moral des troupes et du grand public. Le décryptage de la propagande, avec une bonne dose d’indécence, est particulièrement bien fait. On peut donc regretter que cette attention ne soit pas également portée aux personnages, un peu trop transparents pour marquer durablement les esprits. Cela reste toutefois un bon film, bien filmé, bien joué et finement ciselé.
Clint Eastwood, l'art de poser et décortiquer le sujet, la patrie, les valeurs américaines, du coeur, de l'humain, de la souffrance, du remord, de l'amertume aussi... Toujours la même parfaite maestria pour évoquer les pages d'histoire de son pays... Chef d'oeuvre.
Clint Eastwood s'est lancé au milieu des années 2000 un défi ambitieux : raconter la bataille d'Iwo Jima dans 2 films tournés ensemble et sortis à quelques mois d'intervalle. Le premier raconterait les événements du point de vue américain : c'est "Mémoires de nos pères". Le second serait consacré au point de vue japonais : c'est "Lettres d'Iwo Jima".
Ce parti pris artistique assez courageux est surprenant de la part d'Eastwood dont le patriotisme est placardé sans hésitation à la fois dans sa vie artistique et dans sa vie privée. Le thème du patriotisme irrigue d'ailleurs "Mémoires de nos pères" : certains personnages naviguent entre l'amour de leur patrie et de leur uniforme et le rejet des décisions prises par les instances militaires et politiques.
"Mémoires de nos pères" est donc beaucoup plus complexe qu'il ne le laisse entrevoir. Ce n'est pas une promotion pour s'engager dans l'armée américaine. Au contraire, tout en rendant hommage aux soldats qui ont fait cette guerre, il me semble que Clint Eastwood cherche à en montrer tous ses aspects, l'air de dire "réfléchis bien gamin avant de t'engager".
La bonne idée de ce long-métrage c'est d'avoir su prendre du recul par moment et de s'être concentré sur les hommes qui ont planté le drapeau en haut de la montagne et dont la photographie est dans tous les manuels d'histoire-géographie. Cela permet de respirer un peu entre deux scènes grandioses de batailles et d'observer les doutes des soldats lorsqu'ils sont renvoyés au pays et traités en héros pour avoir simplement planter ce drapeau. Puis leurs façons différentes d'accepter de devenir des instruments de propagande pour financer la guerre.
Cette complexité des personnages, cette position du réalisateur et ce choix artistique dans le montage qui alterne scènes durant la bataille puis scènes aux USA sont sublimés par une musique géniale de Clint Eastwood lui-même !
Bref, "Mémoires de nos pères" m'a suffisamment touché pour que j'ai envie de voir à nouveau les événements pendant près de 2h30 du côté japonais.
Joli film... Comme on' en voit beaucoup... Il le fait penser au vu du ci texte au film invincible sue je trouve d'ailleurs meilleur... Cependant joli film... C'est vrai que ne connaissant pas vraiment l'histoire la photographie du drapeau hissée est très connue... Intéressant d'avoir tournée l'histoire autour de ça...