Quand le monde a appris que Michael Bay allait faire un film avec des Transformers, il y avait autant à craindre une combinaison explosive qu’un blockbuster débile. Michael Bay mérite-t-il son surnom de roi du blockbuster ? La réponse dans quelques lignes.
Finalement, c’est un blockbuster explosivement débile…ou débilement explosif. Le principal défaut de Michel Bay est de s’entêter à faire un film avec des Transformers et non sur les Transformers (saisissez-vous la nuance aussi subtile que les dialogues de ce film ?). Et on voit bien que le réalisateur se contrefiche des Transformers et qu’ils ne sont là que pour lui permettre de tout faire péter à sa manière habituelle, alors qu’une histoire se focalisant sur eux aurait été mille fois plus captivante. Ainsi trois trames pas géniales forment une histoire superficielle et inintéressante, trop longue et ne manifestant aucun intérêt pour les personnages, aussi bien pour le réalisateur que pour le spectateur. Ces personnages sont bien entendu un brin cliché et la seule chose originale est le personnage du paumé, interprété moyennement par Shia LaBeouf mais qui n’apporte rien au film. A travers lui, Michael Bay a voulu montrer que pour une fois, ce ne sont ps les militaires qui sauvent le monde (même si ça reste les États-uniens) et veut délivrer des messages de courage et d’abnégation, sauf que ça passe très mal à l’écran. L’autre défaut du film est de vouloir à tout prix faire du personnage joué par Megan Fox un élément central de l’histoire…alors qu’elle est totalement inutile ! Ce personnage appelé Mikaela (non, vous trouvez que c’est une preuve du narcissisme du réalisateur, qui je le rappelle se nomme MICHAEL Bay !) est constamment filmé de près et de face reflète la superficialité de l’œuvre. Ajoutez à cela des dialogues franchement pas terrible, un humour ultra lourd et des situations aucunement originales et vous comprendrez ce qu’est un blockbuster pour public États-unien formaté accro au pop-corn et dénué d’esprit critique…Mais qu’importe, ça fait des tunes pour Michael Bay !
Toutefois, il y a certaines bonnes choses dans ce film et on reconnaît le talent de Michael Bay qui est de pouvoir placer quelques trouvailles dans des superproductions sans personnalité. Il y a tout d’abord quelques élans de bravoure de mise en scène qui donnent des passages sympathiques. Le design général des Transformers est également de bonne facture et les effets spéciaux sont dans l’ensemble assez jolis, même si Michael Bay s’éclate à tout faire cramer, ce qui nuit au réalisme de l’action (un decepticon qui tape un mur avec un fléau d’arme, le mur explose…). La musique composée par Steve Jablonsky est à la fois un défaut et une qualité du film. Elle est tout à fait sublime, mais est mal utilisée par Michael Bay qui réduit alors son impact. Cependant, elle rachète les fautes de mise en scène et donne un peu de force au film.
L’œuvre de Michael Bay comporte beaucoup trop de déchets qui n’apportent rien au film, comme la relation entre le personnage principal et un autobot, très mal travaillée. Le film ne passe pas assez de temps sur les Transformers pour qu’on s’attache à eux, il se consacre aux humains et cela demeure ennuyeux. Le rythme est bien trop lent et le film bien trop long pour que le spectateur soit tenu en haleine, ou seulement maintenu dans le film. Et c’est alors qu’on découvre avec horreur l’immense sous-exploitation des Transformers. Les rares scènes d’action ne sont jamais que des débauches de destruction sans aucune mise en scène. Les combats sont extrêmement courts et ne procurent aucune sensation. Avec tout le potentiel disponible, le réalisateur s’est contenté du strict minimum, ce qui est largement insuffisant…Mais qu’importe, ça fait des tunes pour Michael Bay.
Il n’y a donc rien d’extraordinaire, d’inspiré, de grand, de beau, de brillant, de profond, de bien. La réflexion la plus profonde serait faite grâce à la race des Transformers dont la violence et l’ambition ont détruit la planète, si on ne trouvait ps déjà cela dans la série, plus une copie qu’une vraie réflexion.
Ce film montre donc les limites de son réalisateur. Sans force dans la mise en scène, sans volonté dans les intentions, avec talent dans les incohérences, il reste un blockbuster quelconque…Mais qu’importe, ça fait des tunes pour Michael Bay.