Transformers premier du nom est, avec le troisième, le meilleur de la quadrilogie, en attendant la sortie prochaine et éminente de nouveaux épisodes.
Tout ce qui fait la force du cinéma de Bay est dedans. Formellement le résultat est impressionnant, et dix ans après ce premier épisode n’a quasiment pas vieilli. Effets spéciaux nombreux et superbement fait, scènes pyrotechniques spectaculaires, décors imposants, créatures variées et intelligemment faites, et mise en scène remarquable signée d’un réalisateur toujours à l’aise dans le grand spectacle, parvenant toujours à rendre son action lisible (le saut du scorpion au ralenti est un plan impressionnant). Quoiqu’on en dise, ce n’est pas plus simple de faire une bonne scène d’action grandiose que de saisir l’émotion d’un acteur. La photographie est un peu grillée parfois à force de bidouillage numérique, mais elle reste tout de même très correcte, et la bande son est à la hauteur, avec un thème principal très convaincant et mémorable.
Bref, visuellement rien à redire, Transformers fait entrer le blockbuster dans une autre dimension.
Après, c’est vrai, le scénario n’est pas spécialement marquant. On se désintéresse assez vite de cette histoire de cube, et le réalisateur lui-même n’y revient que de façon très épisodique, entre deux scènes d’action et deux passages amusants. Même si sur le fond Transformers n’a pas de consistance véritable, il faut avouer qu’on s’en moque un peu car Bay mène son récit de belle façon. Pendant 2 heures 30 on ne s’ennuie pas grâce à un rythme soutenu, à un humour parfois balourd mais qui apporte un second degré salvateur au métrage pour qu’il ne soit pas trop sérieux (et c’est préférable), et la narration reste fluide. Le final, comme dans la plupart des épisodes des Transformers tire un peu en longueur, mais la gradation est bonne, et les amateurs s’amuseront sans nul doute. En fait, Transformers est un très bon blockbuster, mais c’est clair que si vous n’aimez pas que ça pétarade dans un film et que vous avez du mal en dehors de Dialogue avec mon jardinier, alors Transformers sera un supplice !
Le casting est inégal. D’un côté Shia La Beouf est excellent, et trouve un rôle original dans un blockbuster de raté sympathique qui n’est pas si nul que cela finalement. Jeu sobre, présence sympathique, l’acteur parvient à s’imposer dans le rôle principal avec un charisme pas évident, et ce n’est pas rien ! Autour de lui Megan Fox est surtout une présence physique, car son jeu plutôt froid n’est pas spécialement marquant. Quelques solides seconds rôles avec Jon Voight, Josh Duhamel, quelques rôles inutiles (Anthony Anderson), et quelques présences qui auraient pu être mieux exploités, à l’instar de Rachael Taylor. Même si le casting humain est plutôt intéressant, entre stars affirmés dans des seconds rôles et casting jeune qui a plus ou moins confirmé depuis, les personnages principaux sont indubitablement les robots.
Franchement, Transformers est critiquable pour son propos minimaliste, parfois foncièrement régressif, mais on ne peut pas limiter ce film à cela. Spectaculaire, rythmé, divertissant, ce blockbuster est généreux et fun, et Michael Bay confirme son talent dans le divertissement peu malin, mais punchie à souhait. 4