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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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4,0
Publiée le 16 octobre 2020
Tourné dans les jardins de la Villa d’Este à Tivoli, Eaux d’artifice est un poème filmé de 13 minutes sur une musique envoûtante de Vivaldi, et dont les mascarons effrayants répondent à l’érotisme évident des jets d’eau. Magique.
Un gigantesque décor, des gueules cracheuses d'eaux, une silhouette de jeune fille qui court, s'arrête, dévale un vertige d'escaliers, tentant un peu vainement d'échapper au danger des éléments... Enormément de ressenti suite au visionnage de ces Eaux d'Artifice, l'impression de redécouvrir l'Automne de Antonio Vivaldi, littéralement secoué par ses formes aqueuses, transperçantes et au-delà des mots. Cinéma libre, déculpabilisant et profondément excitant que nous propose là Kenneth Anger, délaissant sa légendaire provocation pour quelques minutes de beautés inouïes, situées quelque part entre l'âge d'or du muet et l'avant-garde surréaliste. Eaux d'Artifice est une féerie, une merveille, un ravissement : l'impression que la musique y guide l'image d'un bout à l'autre, tout en s'y incorporant majestueusement pour ne faire qu'une seule et même entité. En définitive cette odyssée aquatique reste une oeuvre d'Art unique, sorte de précipité de cinéma à réhabiliter d'urgence. Mon préféré d'Anger.
Du cinéma au plus proche du tableau animé. C'est une symphonie d'effets aqueux, de noir, de bleu, de blanc dans un décor Grand Siècle avec musique de Vivaldi. C'est d'une beauté hypnotisante. Le décor fait penser à celui de "La Bête et la bête" de Jean Cocteau.