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BlindTheseus
294 abonnés
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4,0
Publiée le 2 mars 2009
Parfois daté, ce voyage souvent onirique rythmé de son monologue déclamé nous offre toutefois une vue inédite de N-Y-C; qui nous presque regretter de ne pas y être.
La réédition en salle d'un premier volet de huit opus de la cinéaste belge Chantal Ackerman, permet de voir ou revoir un des titres emblématique d'une filmographie que ses détracteurs qualifieront d"intellectualisme".
Le spectateur qui verra " news from home" qualifié de documentaire, en réalité sorte d'auto -portrait de la cinéaste, sera livré à son interprétation de ce qu'on lui aura montré pendant un peu moins de 90 minutes.
Les images sont celles d'un NYC toujours filmé en extérieur. L'on y voit un mode de transport longuement montré ( voitures, métro, piétons, train puis enfin le bateau). Les passants sont généralement seuls au milieu d'une foule.
De temps à autres ( et de moins en moins plus le film avance) on entend des lettres de la mère adressées à la cinéaste.
Leurs contenus révèlent une vie terne ou l'on dit presque uniquement ce qu'on fait ( on retrouve vaguement le portrait de la vie mutilée qui passe à côté de soi-même décrit dans " Jeanne Dielman") et qui finissent par ne plus intéresser la cinéaste ( les lectures des lettres finissent par être couvertes par les bruits de la ville )
On imagine que c'est ce que Akerman a voulu fuir ; voyager, aller loin de sa famille pour être libre ( dans " les rendez-vous d'Anna" un échange indique que mère et fille ne se sont pas vues depuis trois ans), essayer aussi de fuir son mal être ( on sait que la cinéaste était atteinte de troubles bipolaires).
C'est ( peut-être) ce que veut nous dire Akerman dans son " news from home" : en filmant ces solitudes ( qui renvoient à la sienne) ces moyens de transports symboliques qui éloignent pour libérer ( mais même loin de ses racines, on est toujours avec soi-même et ses questionnements intérieurs).
Chaque spectateur sera ainsi convié à sa lecture de " news from home". Les éléments biographiques aujourd'hui connus d'une artiste qui décidera de nous quitter à 65 ans, offriront des pistes interprétatives, d'une oeuvre dont certains opus pourront parfois sembler abscons pour une partie du public.
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2,5
Publiée le 12 décembre 2012
Ah New York, là où se dresse la crête des gratte-ciel que l'on a tous vues au moins une fois en photo ou dans un film comme celui de Chantal Akerman! Pour y avoir ètè, c'est dans cette partie de la ville que la diversitè et l'originalitè de l'architecture urbaine se sont exprimèes pleinement! Sur les images de la Grosse Pomme, on y entend ici la voix d'une femme qui lit durant 90 minutes les lettres de sa mère habitant en Europe! Cette voix-off, c'est èvidemment celle de Chantal Akerman qui entraîne le spectateur dans un voyage pas comme les autres en racontant toutes sortes de banalitès et que l'on perd parfois à travers les bruits du mètro et les klaxons de voitures! Le plus important, ce ne sont pas ces lettres mais la ville de New York, filmèe comme un documentaire, avec des travellings et de longs plans fixes parfois hypnotiques comme ce plan-sèquence final (près de 11 minutes) qui imprime la rètine du spectateur où, lentement, la camèra s'èloigne de Manhattan! A dècouvrir...
Une expérience étonnante. On m'aurait dit que ce film était une succession de lettres lues en voix off sur des images le plus souvent fixes de New York, je ne l''aurais probablement même pas vu. Et pourtant, passé le premier moment de rejet, l'intérêt se crée. Peut-être parce que ma propre fille est loin de moi et me manque aussi. Mais de cette lecture monocorde finit par se dégager une émotion. De cette accumulation de plans fixes, de ces longs et lents travellings, se construit un portrait un portrait de New York qui sort des sentiers battus.
Voici un film dont la qualité première est celle de laisser au spectateur une totale liberté d'attention et d'interprétation ( chose rarissime au cinéma ). Harmonie parfaite entre l'immobilité fréquente de la caméra et le déplacement des acteurs, mais surtout efficacité de la contemplation. Chantal Akerman expérimente à travers ce documentaire aux résonnances fictionnelles : voix off à la fois monotone et agaçante qui contraste avec la beauté du temps qui passe. Je me demande si la réalisatrice n'aurait pas inspiré un cinéaste comme Abbas Kiarostami ( épuration de la mise en scène, longs plans séquences qui m'ont rappelé le sublime Five, etc...). Le film devient remarquable lorsque le spectateur s'aperçoit que l'unique acteur reste la ville, mobile et bruyante, étouffant les mots de cette mère demandant de façon quasiment obsessionnelle des nouvelles de sa fille. L'image se transforme alors en une nouvelle forme de langage, écrasant le bavardage finalement fort peu intéressant de cette mère fantôme. Un film brillant qui ravira les cinéphiles...