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Flavien Poncet
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2,5
Publiée le 22 mars 2007
Enième adaptation au cinéma d'un classique littéraire ? Non, car il s'agit là d'une oeuvre de Marcel Proust, écrivain littéraire ô combien. C'est donc vers un casse-tête que semblait se diriger Volker Schlöndorff en voulant adapter l'oeuvre d'un tel auteur à l'écran. Avec «Un amour de Swann» (France, 1983), le cinéaste réussit son entreprise, cependant de façon extrêmement classique (hormis quelques scènes érotiques plutôt surprenantes). «Un amour de Swann» est l'histoire torturée de Charles Swann (Jeremy Irons). Bourgeois aristocrate et dandy, il se trouve être amoureux d'une catin de luxe. D'après le réalisateur lui-même : c'est l'histoire d'une vie résumée en une nuit. Epris de la belle Ornella Muti, Swann va poursuivre follement et de façon faussement innocente sa dulcinée toute une nuit durant. Paranoïa ambiant, amour passionnel castré et encastré dans les codes bourgeois. Car le personnage de Jeremy Irons est comme une âme amoureuse trop à l'étroite dans la société bourgeoise. Mais tout cela provient de Proust, les apports véritables de Schlöndorff viennent de son montage qui utilise classiquement les flash-backs, des décors somptueux, et des costumes irréprochables. Ainsi «Un amour de Swann», comme son personnage principal, semble comme trop à l'étroit dans son classicisme, là où on sent une volonté du cinéaste de retranscrit la chaleur passionnelle du récit de Proust, on ne ressent qu'une banale histoire d'amour folle présentée avec la convenance nécessaire. Alain Delon, dont le nom trône bêtement sur l'affiche, n'est là qu'en témoin proustien homosexuel. Apparition fugace, fantôme de l'ancre qui tient le film au livre. Bref, «Un amour de Swann» en casse-tête cinématographique qu'il est demeure finalement une oeuvre classique contemporaine qui se laisse volontairement voir sans pour autant révolutionner ni le cinéma de littérature, ni le cinéma de Schlöndorff, ni le cinéma tout court.