Après le choc "Piège de Cristal", on attendait avec impatience de revoir l'inspecteur John McClane, catapulté, à juste titre, comme action man iconoclaste des années 80 aux côtés des Stallone et autres Schwarzenegger, le charme en plus. Et ce "58 minutes pour vivre" ne décevra pas les fans du premier opus... bien qu'il soit incontestablement inférieur. Le changement de réalisateur (l'excellent John McTiernan laisse sa place au tâcheron Renny Harlin) aura, ainsi, eu pour conséquences de laisser l'intrigue aux mains des producteurs qui ne se sont pas trop foulés en se contentant d'une intrigue très proche de "Piège de Cristal" (McLane se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment et tente de sauver sa femme de méchants terroristes), en faisant revenir la quasi totalité des survivants... de façon parfois un peu artificielle. Ce dernier point est d'ailleurs caractéristique de l'opinion qu'on peut se faire du film. On a beau être heureux de retrouver tous ses personnages (Bonnie Bedelia en Holly McLane toujours aussi pleine de sang-froid, William Atherton en détestable reporter, Reginald Veljohnson en sympa Al...), on en peut s’empêcher de penser que leur retour est un peu opportuniste. Mais le plus grave reste la tendance des scénaristes à transformer, par moments, en grande gueule annonciateur de grands malheurs (dans la grande tradition des films catastrophes des 70's)... alors que tout le sel du personnage réside dans son caractère de cowboy solitaire adepte du punchline qui tue. Pas mal de défauts de fabrication donc... et pourtant, "58 minutes pour vivre" reste un excellent film d'action, voir un plaisir coupable, riches en scènes d'actions diablement efficace (la première "rencontre" avec les terroristes, la fusillade dans l'aéroport, l'assaut de la chapelle, le mitraillage de l'avion cargo, la bagarre finale sur l'aile...) et en dialogues toujours aussi drôles ("en général, quand t'as une intuition, les compagnies d'assurances font faillite", "Liberta... - Pas encre !", "Fais chier d'avoir toujours raison"...). Le casting n'est pas en reste puisque, autour du génial Bruce Willis, toujours aussi cool et cynique, et des autres "revenants", on retrouve Franco Nero et William Sandler en méchants (pas à la hauteur du monstrueux Alan Rickman mais tout à fait satisfaisants), John Amos en chef des marines, Dennis Franz en détestable flic bas du front ou encore l'empathique Fred Thompson. Dans ces conditions, difficile de bouder son plaisir... même si "Piège de Cristal" était plus surprenant et si "Une journée en enfer" sera bien meilleur !