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Pascal
163 abonnés
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3,0
Publiée le 29 mai 2022
Réalisé par A. Munk realisateur de la génération de Wajda, mais qui décédera accidentellement avant d'avoir pu faire état de toute l'étendue du talent que lui attribuait ses pairs.
Eroica est un film en deux parties distinctes qui se déroule pendant la guerre.
La première partie ( selon moi, la plus réussie) porte un regard ironique, à contre-courant de ce qu'on peut s'attendre lorsque est traité ce contexte.
La seconde se déroule dans un camp de prisonniers polonais et se termine de façon tragique.
L'héroïsme affiché dans le titre constitue le point commun entre ces deux parties.
Initialement le film en comportait trois, mais le réalisateur a décidé de la retirer du montage final.
Si le film se laisse voir avec plaisir et qu'il ne comporte pas de rupture de rythme, il représente une petite déception lorsqu'on connait la réputation du réalisateur. Fluide, bien interprété, le scénario est sans doute le petit point faible de l'ensemble.
Toutefois, les amateurs du cinéma d'auteur en provenance d'europe de l'Est de l'après-guerre ne le rateront pas.
Un film en deux opus qu’on pourrait définir comme une variation sur l’héroïsme comme malentendu ontologique. La première histoire est dans le ton de la comédie et raconte les tribulations d’un combattant de hasard du soulèvement de Varsovie, au milieu d’une pagaille burlesque et de préoccupations de femmes et d’alcools. L’héroïsme du personnage est d’autant plus absurde qu’il s’averra inutile… La seconde histoire est plutôt dans le ton du drame philosophique, avec quelque chose de sartrien : elle est une parfaite illustration du principe que « L’enfer c’est les autres » et que la seule réelle évasion est dans la mort… C’est fin et très profondément original, très polonais dans son sens de l’absurde sans issue. Comme pour tous les grands films polonais, on s’étonne qu’une œuvre aussi moralement et politiquement incorrecte (entendre les considérations des insurgés de Varsovie sur les « Rouges »…) ait été tournée sous un régime stalinien. Question à laquelle un historien spécialiste pourrait peut-être répondre : est-ce que la première partie ne traiterait pas d’une manière détournée du dégel polonais de 1956 ? On comprendrait alors le rôle des militaires hongrois…