Le roman de Lolita Pille m'a beaucoup touché. J'attendais donc avec une certaine impatience de voir ce que pouvait donner l'adaptation en film.
Après quelques minutes de vidéo, j'ai vérifié que j'avais bien mis en route le bon film. En effet, les premières scènes ne correspondent pas du tout à celles du livre. Bon, soit. Quelques aménagements ne peuvent pas faire de mal. Oui mais voilà, quelques mélanges dans les scènes, d'accord, mais quand on n'arrive même plus à se retrouver par rapport au livre, ça devient un peu gênant... Voilà ensuite le moment tant attendu, celui où Andrea, supposé l'homme parfait (et parfaitement détestable), apparaît pour la première fois. Nicolas Duvauchelle a le physique parfait pour le rôle, mais il lui manque quelque chose pour interpréter le personnage complexe qu'est Andrea. Sara Forestier montre un jeu d'acteur très bon, mais son personnage est censé passer d'une émotion extrême à une autre et certaines scènes sont assez plates. Plus le film défile et plus mon incompréhension grandit. Les dialogues si poignants et si réels du livre sont transformés en répliques fades et sans intérêt. Les scènes s'éternisent. Les silences qu'on imagine si intenses en lisant le roman deviennent pesants. Le réalisateur a choisi de centrer son film uniquement sur l'histoire d'amour entre Andrea et Hell, laissant de côté la critique acerbe de la bourgeoisie parisienne. En effet, une des raisons pour laquelle le livre m'a plu, c'est cette peinture pleine de clichés de la jeunesse dorée, les soirées avec de nombreux excès, suivie par les regrets du personnage principal qui se décrit elle-même comme ridicule et nous fait part de ses sentiments les plus extrêmes. Oui mais voilà, dans le film, rien de tout ça. Même la passion vécue par les deux personnages manque d'intensité. Le réalisateur préfère tourner des scènes inutiles, comme Andrea et Hell se faisant livrer des sushis. Ainsi, les six mois fusionnels entre les deux protagonistes en paraissent plutôt deux. Leur amour perd sa dimension salutaire concernant Hell et la drogue. De déceptions en déceptions, je continue quand même le film. Bon, je ne suis pas une si mauvaise langue que ça, il est clair que ceux qui n'ont pas lu le livre pourront malgré tout apprécier le film. Vient ensuite la scène finale (que je ne dévoile pas, bien entendu). Et là, c'est le drame. La cerise sur le gâteau. La goutte d'eau qui fait déborder le vase. La fin du livre m'a presque arraché une larme ! L’apothéose de l'histoire, une fin comme je les aime. Mais dans le film, la fin est médiocre. Pardonnez le mot, mais je n'en ai pas trouvé d'autres. C'est fade, sans intérêt, sans émotion, incompréhensible, inintéressant. L'exact opposé du livre. Je ne vous démontrerai pas par A+B pourquoi cette fin est si décevante car je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous même (ou à défaut, je vous demande de me croire sur parole). Ce qui sauve le film à mes yeux, c'est la bande son : Protect me – Placebo.