Le premier volet de la saga était relativement excellent. Il avait réussi à imposer un style très précis, sans tomber dans la surenchère et en étant très intéressant au niveau de sa mise en scène. "Saw 2" était donc une suite attendue, mais également redoutait. James Wan n’est plus à la barre de ce projet, et la peur de voir une suite qui voudrait en faire trop vous est forcément venu à l’idée. Mais finalement, si le long-métrage n’est pas aussi réussi que son prédécesseur, il reste quand même assez appréciable dans son ensemble. En tout cas, il l’est bien plus que beaucoup des suites qui suivront. Au niveau de l’ambiance, on retrouve cette envie de jouer sur des images choquantes et violentes, mais sans en faire trop. On reste quand même sur de la tension avant tout, et cela marche toujours autant. Darren Lynn Bousman n’est clairement pas James Wan, mais il a réussi à bien retranscrire plusieurs de ces idées. Il va notamment reprendre cette photographie sombre et crasseuse, ces décors délabrés, mais aussi ce montage allant jusqu’à l’épilepsie pour certaines séquences. Mais tout cela est parfaitement voulu et fonctionne bien. On retrouve également ce concept du final surprenant, déjà présent lors du premier film, et qui marche plutôt bien.
J’avoue ne pas avoir vu venir le retournement autour d’Amanda et j’ai trouvé tout cela assez bien écrit et du niveau du premier volet. Le thème musical de la saga apportant, encore une fois, beaucoup à l’ensemble.
Mais là où le film se foire un peu, ce sera au niveau de son histoire et de son développement. Le premier film était très clair là-dessus, il proposait un mélange entre des personnages piégés et une enquête policière. Mais ici, le tout est bien moins intéressant. La formule est reprise, mais l’enquête policière est bien moins bien développée, on se concentre bien plus sur les pièges. Mais ceux-ci s’enchainent de manière un peu trop illogique, on ne ressent pas de réelles progressions dramatiques. Dotant plus que nos personnages sont bien plus anecdotiques que le premier film, on ne les connaît même quasiment pas. Là où le premier film avait eu l’intelligence de bien nous les développer, en jouant sur ce contraste du héros imparfait. Donc même si le gros du premier film a bien été repris, l’ensemble reste quand même moins surprenant. Cela reste toujours plus subtil que ce qui suivra, mais c’est bien loin du niveau du premier. Pour conclure, une suite un peu en-dessous.