Trois ans auparavant, les studios Blue Sky nous présentaient un trio de héros givrés, au prix d’un scénario qui, malgré sa mouture pas crédible pour deux sous mais ô combien divertissante, n’a pas laissé le public de glace. Devant le succès inattendu de "L'âge de glace", ils n’ont pas su résister à la tendance que les cinéphiles observent depuis quelques années : exploiter le succès autant que possible. Et c’est ainsi que trois ans après le surprenant "L’âge de glace", nous retrouvons avec grand plaisir ce clan pas ordinaire pour de nouvelles aventures. Sauf que cette fois, l’intrigue a été placée sous le signe d’un message fort et clair que personne n’ignore, à savoir : le réchauffement climatique. Le sujet est important, et présenté ainsi, ça peut paraître redondant. Eh bien non. Car les scénaristes (dont l’équipe a été considérablement réduite, puisqu’elle est passée de 9 à 4 membres, tous nouveaux venus dans l’aventure, y compris au poste de réalisateur) ont su reprendre les recettes du premier épisode. Comme précédemment, des graines ont été également semées dans ce deuxième opus pour ouvrir la porte à de nouvelles éventuelles suites : ainsi on voit un dinosaure aquatique en mode "hibernatus", et la dérive des continents est évoquée. Les personnages restent résolument attachants, et leur folle équipée s’étoffe de nouveaux personnages, sur un scénario toujours aussi peu probable. Un duo d’opossums fait son apparition de façon fracassante, et contribue à apporter encore plus de rythme au moment opportun, mais aussi à contre-courant. Traités de façon burlesque voire caricaturale, ces opossums peuvent agacer, mais ils finiront quand même par obtenir l’adhésion du spectateur aux prix de quelques situations truculentes aux répliques succulentes. Sans compter que, tout comme Diego et Sid, nous sommes heureux de voir Manny mettre la patte sur un de ses semblables. Ou plutôt une. Et puis surtout, à l’instar de l’entame de la saga, ce nouveau long métrage commence et se termine par les tribulations de l’écureuil catastrophe ambulante, j’ai nommé Scrat, lequel ouvre la voie à la fin du monde par le simple fait de vouloir planquer (encore) un insaisissable gland. On peut noter le pouvoir de création des scénaristes, pour nous emmener tout au long de ces 86 minutes divertissantes avec beaucoup d’amusement. C'est barré, complètement dingue, pas crédible, mais qu'est-ce qu'on passe un bon moment ! La qualité de l’animation est toujours aussi bonne, avec un rendu visuel toujours aussi excellent sur Manfred et Scrat. La véritable grande nouveauté est l’apparition de quelques évocations, l’une biblique, l’autre étant portée sur les comédies musicales de Broadway. Personnellement, je trouve cette dernière dispensable parce que je ne vois pas ce que cette chanson apporte de plus, même si elle a été bien amenée par un inquiétant vautour solitaire particulièrement réussi, si réussi qu’il pourrait quelque peu effrayer les plus jeunes d’entre nous. Pour terminer cet avis, je dois admettre que retrouver les mêmes voix prêtées aux mêmes personnages est un vrai régal, même si cette suite est légèrement inférieure au commencement. Nous avons connus Manny, Sid, Diego et Scrat avec leur voix bien à eux, et c’est ainsi qu’ils nous ont charmés. Nous n’imaginons même pas qu’ils puissent "muer", au risque de s’en trouver dénaturés. Ainsi, cela aurait été un grave préjudice de dissocier Manny de Gérard Lanvin, Diego de Vincent Cassel, et plus encore si on devait séparer Sid d’Elie Semoun.