Le réalisateur, Aksel Hennie, a choisi le jeu de cartes Uno comme fil rouge pour son premier long-métrage, tout d'abord pour la métaphore de la vie qui se trouve intrinsèquement liée aux jeux de cartes de manière générale : si on ne choisit pas quelles seront nos cartes, on choisit toutefois quand et comment les abattre. Mais il a adopté le jeu Uno plutôt qu'un autre car son but est de "se débarrasser de toutes ses cartes. Dans le film le personnage principal, David commence par perdre tout ce qui le définit. Au cours de notre vie, notre éducation, notre environnement ou les rencontres que nous faisons influencent sans cesse notre évolution. Et nous ne sommes capables d'affirmer notre propre couleur, comme celle d'un jeu de carte, que lorsque nous nous sommes affranchis de toutes les autres."
Pour ce premier film, Aksel Hennie a utilisé des évenements autobiographiques forts, qui l'ont radicalement marqué. Il a choisi d'exorciser ses blessures en les mettant en scène mais a du réécrire à plusieurs reprises son scénario, pour réussir à tempérer la violence de ses sentimets : dans les premières versions du script, tous les personnages mourraient !
Pour Uno, Aksel Hennie cumule les fonctions : il est à la fois réalisateur, scénariste et interprète. Il s'est entouré d'une solide équipe et a ainsi créé ce qu'il appelle le "modèle du trèfle à quatre feuilles". Le film fonctionnait donc autour de quatre pilliers, le premier assistant réalisateur Håkon Sørensen, le producteur Jørgen Storm Rosenberg, le directeur de la photographie John Andreas Andersen et lui même. Ils se sont tous épaulés dans les différentes tâches.
Aksel Hennie précise que John Andreas Andersen est un peu le co-réalisateur du film. "C'est un excellent directeur photo. En réalisant mon tout premier film, il était indispensable que je m'entoure d'un chef opérateur en qui j'ai toute confiance. En étant acteur dans presque chaque plan du film, il m'était impossible d'être partout à la fois. J'avais besoin d'un complice derrière la caméra, quelqu'un en qui j'ai confiance (...)".
Uno marque la quatrième collaboration entre Aksel Hennie et John Andreas Andersen. Les deux hommes avaient travaillé ensemble sur trois autres films, Buddy, Den som frykter ulven et Fort Forever, alors que Aksel Hennie était encore acteur.
Aksel Hennie a réuni une équipe très soudée autour de son film, équipe qui est rapidement devenue une sorte de famille. Il a également fait appel à certains de ses amis pour jouer dans Uno et déclare à ce propos : "le fait d'être autant entouré m'a permis de me sentir plus libre et de m'affranchir d'un certain nombre de peur."
Aksel Hennie a voulu que sa vision de la vie se reflète dans son film ; il ne pense pas que la nature humaine soit manichéenne et selon lui, même quelqu'un qui a bien agit tout au long de sa vie peut en une seule action réduire à néant tout ses efforts. Il a cependant choisi de montrer que "ce n'est pas une fatalité et qu'il faut toujours avoir à l'esprit qu'il y a une seconde chance à saisir . Si on accepte de faire face à sa solitude, d'affronter ses peurs et de ne pas agir de façon trop impulsive, on peut être quelqu'un de bien malgré ses erreurs passées. En cela, je pense qu'Uno est un film humaniste.".
Pour Uno, Aksel Hennie s'est inspiré du film The Indian runner, de Sean Penn, du film dannois Pusher ou encore de La Haine, de Mathieu Kassovitz.Il cite parmi ses films favoris Les Incorruptibles et le Parrain, alors que sa série préférée est Les Soprano.
Uno a été récompensé en 2005 au Festival Premiers Plans d'Angers, qui récompense les premiers films européens et où il a reçu le Prix Spécial du Jury, et au Festival du Film Nordique de Rouen, où il a reçu le Grand Prix du Jury.
Il a également participé aux festivals de Toronto, Londres et San Sebastien.