C'est le film qu'on aimerait aimer mais que c'est ennuyeux, que c'est long, et que c'est artificiel! C'est soporifique sur toute la durée, la dénonciation des crimes nazis est suggérée avec une sophistication assez déplacée et peu efficace. Les plans séquences à n'en plus finir ne disent rien. Les silences des personnages sont longs et c'est tout. Et que dire de certaines scènes totalement inutiles et ineptes telle que la rave entre cols blancs... Amalric s'écoute, comme d'habitude, et les autres sont des fantômes de passage sous xanax.
Un film sur la shoah qui avance masqué -parce que l'on ne saurait la représenter-, ou bien un film sur le monde de l'entreprise, si abject qu'il peut être pensé par analogie avec le fonctionnement bureaucratique nazi? Il serait oiseux de chercher à trancher, disons qu'est interrogée l'humanité des systèmes sociaux technocratiques, voués à l'organisation et sa rationalisation croissante. De manière fine, l'accent est mis sur l'usage de la langue, symptôme par excellence de l'état moral d'une société. Le langage froid et châtié mais redoutablement efficace d'un directeur des ressources humaines, devient le fonctionnement à l'aveugle d'une humanité qui s'oublie; vient s'y opposer la musique, beauté infligeant à l'homme le difficile rappel d'une plus grande destinée. La question humaine a du point de vue du propos une grande ambition, et développe ses interrogations en plusieurs directions. C'est bien théorique dira-t-on; c'est là que le bât blesse. Quoique non dépourvu de beautés et d'esprit, le film peine à être à la hauteur de son discours et se trouve écrasé par celui-ci, n'en devenant parfois qu'une illustration palotte. Lorsqu'il devrait nous bouleverser, il nous laisse froid. Il manque à l'oeuvre l'unité esthétique qui la fasse tenir indépendemment de ses mots (dont une importante part est énoncée en off), et la garantisse d'une dispersion déjà évidente au niveau théorique. Klotz semble hésiter entre plusieurs options esthétiques et fait le choix d'un film à la structure et au style relativement éclatés mais l'alchimie ne se fait pas. L'oeuvre ne tient que par un discours, assumant une fonction théorique permettant des correspondances judicieuses entre séquences, mais aussi une fonction de commentaire, sans laquelle l'image resterait souvent muette, et la structure narrative inconsistante. L'omniprésence de ce « discours-commentaire » signale en négatif l'échec de l'image et produit un film qui, se voulant intelligent à chaque instant, se révèle sentencieux.
Monsieur Klotz, vous êtes un cinéaste absolument talentueux, et ça se voit, ça se sent, dans chaque lumière, chaque plan de votre dernier film, qui ne ressemble à rien de ce qui se fait en ce moment dans le cinéma français, et qui pourtant recycle avec brio les acteurs d'un certain cinéma d'auteur. Votre talent n'est pas dans la portée sociale de vos films, bien que celle ci contribue. Je pense plutôt que le social n'est pas votre but, mais votre point de départ. Ce qui vous meut. Et qui m'émeut. Car La Question Humaine n'est pas seulement un film qui dérange, un film duquel on peut parler dans les journaux en citant les philologues et les politologues. Il y a quelque chose d'indicible dans votre cinéma, qui réside dans votre talent à mettre en scène l'irréalité, l'impuissance à regarder sans s'en inquiéter des scènes banalisées. Ces scènes, vous les tourmentez, vous les portez plus loin que ce à quoi on voudrait les réduire. Et vous faîtes preuve d'un sens du fantastique paranoïaque, de l'irréalisme angoissé, du surréalisme fantasmatique, qui prouve votre absolue nécessité dans le paysage cinématographique français. Vos films ne sont pas seulement nécessaires, ils sont absolus. Cordialement, Glissante.
Immenses numéros d'acteurs non moins immenses! Tout est grand dans ce film ambitieux ET réussi! A voir! Pour le propos, pour les images d'une incroyable beauté, pour les scènes d'une profondeur terrible! Bravo Klotz!
une usine - de la fumée - qui rejoint les nuages - d'où vient cette fumée - que produit l'usine ? - des morts - des morts vivants - vêtus de noir - qui se jaugent - qui se traquent - s'épient - dans les toilettes - dans les couloirs - dans les rave-parties - des êtres en costume noir - qui s'humilient - un secret - un mot - un secret contenu dans un mot - une mort dans le mot - des millions de morts - l'usine - crache - rejette - l'idée de tuer - et ces êtres - qui se côtoient - pour se mettre à mort dans des mots
<p>Nicolas Klotz a puisé dans le roman son inspiration et su l'adapter avec brio. Son film est fait d'images choc, de scènes surréalistes entrecoupées de scènes apparemment banales mais d'une grande intensité dramatique.<p>
A travers la caricature du monde du travail, certaines méthodes de management sont décortiquées et associées au nazisme.<br> Le message peut choquer et c'est sans doute ce que souhaite le réalisateur.<br> On ne peut pas entièrement lui donner raison, pourtant, on ne peut pas entièrement lui donner tord non plus.<p>
C'est un film troublant et on ne sort pas indemne de la séance, il faut même du temps pour la digérer.<br> A voir si vous êtes curieux et si vous aimez vous torturer les méninges.<br><br>
Etrange film qui suscite à la fois dégoût et admiration. Jamais réaliste, totalement cérébral et pourtant très charnel : les scènes de groupe (entreprise, séminaire, boîte de nui) mettent en scène le monde des cadres dynamiques comme des insectes en proie à l'hystérie, grouillant de manière nauséabonde devant nos yeux ébahis qui ne savent plus trop à quel film ils assistent. Quelques scenes subliminales (hommes entre eux en boite de nuit, arrière plan de Lonsadel sur son lit pendant une scene censée se passer chez sa secrétaire, lavage du corps d'amalric-vision chrétienne- finissent de déstabiliser le spectateur. La forme est intéresante, le glissement progressif du film traduisant bien la chute de son "héros" (terme assez mal choisi je l'avoue). Quant au parallèle osé entre nazisme et culture d'entrerise là je joue mon joker ... Mention spaciale a Michael Lonsdale, très fort, et au comédien qui se soumet au test de recrutement (seule scene quasiment réaliste du film, tres réussie)
Une belle idée que de réunir tous ces monstres vieillissants hantant le cinéma français (Scob, Lonsdale, etc) et de leur donner des rôles de monstres. Le réalisme n'est pas du tout le propos de Klotz. La question humaine est un film fantastique et délirant sur la naissance d'une paranoïa. A voir absolument. Certaines scènes resteront à jamais gravées dans vos mémoires de cinéphiles.
Un film pompeux, vieillot et mal joué comme on en voit rarement. Plus déconnecté des réalités, surtout celles du monde de l'entreprise, tu meurs. Tout ce que le cinéma intellectuel français peut offrir de pire. A bannir!
Par respect pour le travail fourni je ne mets jamais aucune étoile. Néanmoins ce film est un super navet. Tout y est faux :le jeu des acteurs, le climat de la multinationale, le parallèle avec le nazisme. Décidément, j'avais déjà étais trés déçu par "un secret" alors là!!! J'adorais Mathieu AMALRIC, je vais finir par le détester! Est-on aujourd'hui en France capable de faire un film qui fait réfléchir sans parler de la SHOAH?
C’est raté. Alors voila on vit dans un monde capitaliste avec des entreprises qui recherchent la compétitivité maximum, gère des pions et pas des hommes. (Jusque là, on est d'accord) Par conséquent l'âme humaine se perd, meurt etc (il n'y a plus que boire, danser et baiser en transe pour oublier)....a côté de ça, la psychologie n'a pas disparu (c'est la « psychologie industrielle » comme le dit le personnage d’Amalric), car l'entreprise devient aussi omniprésente, omnipotente et enquête sur cette âme humaine en perdition : c’est la partie thriller qui commence et qui fait tout louper: le film s'alourdit et frôle souvent le délire (pas seulement celui des personnages) ... le rapprochement et la mise en valeur des similitudes avec le système des nazis , c'est TROP. C’est énorme, c'est possible car tout système est humain, mais non, là, vraiment c'est un gâchis. On s’égare du problème, des solutions pour tomber dans le désespoir de la question humaine….
1 étoile pour la bande originale, très bien, Amalric crédible comme toujours , les images parfois très belles (trop bien léchées?) j'ai eu le temps de m'endormir au moins 3 fois ds le film, c'était la lutte.... …et en sortant du ciné , une gueule de bois atroce… si vous voulez voir un film complexe (en tout cas, qui fait de son mieux pour l'être) ou tout simplement faire une sieste de 2h45...
J'ai vu ce film au second jour d'une rencontre internet. Peu inspiré par les critiques positives (dont j'ai immédiatement reconnu le style à 1000 lieux de mes préoccupations de spectateur), j'ai voulu n'y voir qu'un prétexte pour revoir une rencontre prometteuse. Au lieu d'une salle quasi-vide, j'ai d'abord été surpris de constater que tout le rotary club de Saint-Denis (93) avait fait le déplacement pour assister au film et au débat a suivre (en présence du réalisateur, de sa comparse et de diverses personnes aux titres gargarisants). Comment imaginer pire supplice que ce film vu dans de telles conditions ? Que dire à propos du film ? Faut-il se mettre une balle dans la tête du spectateur pour le sensibiliser au mines anti-personnel ? Faut-il chercher à le faire mourir d'ennui pour lui donner accès au malaise d'une thèse ? Voir de l'a propos dans la forme de ce film ? Défendre ses choix ? Comprendre cette juxtaposition de scènes improbables défendant un message ? Je n'ai aimé que quelques dialogues, quand l'écriture du texte pouvait rejoignait l'interprète (Kalfon, Lonsdale). A se demander si un jour un cinéaste se décidera à dénoncer le cinéma d'auteur. J'ai bien vu qui et comment on aimait ce film ... J'ai bien compris ma différence ... et, si je conçois très bien que le point de croix puisse interresser une fraction de la population, je peux aussi concevoir que certaines personnes apprécient ce genre de film. Mais j'ai également compris ce jour là qu'à aucun prix je ne voudrais vivre le reste de ma vie à coté de l'une d'elles.
Lent et pour Bac + 12 pourtant je lis et suis un minimun cultivé mais là c'est assez elitiste! Quand au images et prises de vues cela resemble a un film a petits budget