Ce film, réalisé par Gregg Araki, premier de la trilogie de l'apocalypse adolescente, et sorti en 1993, n'est pas mal du tout ! De cette trilogie, je n'ai vu que le dernier, à savoir "Nowhere" mais je suis en revanche un grand fan du travail du réalisateur. Néanmoins, celui-ci m'a toujours un peu laissé de marbre à l'idée de le découvrir car, dans les images que j'ai pu en voir, on sentait trop le côté "amateur" (qui est un effet voulu, je précise), ce qui me dérangeait un peu et surtout, qui me faisait peur. J'ai néanmoins finis par me lancer et j'en suis donc très agréablement surpris ! Le film n'a pas vraiment d'histoire dans le sens où il y n'a pas un début, un milieu et une fin, mais fonctionne plus comme un récit captant un morceau de la vie des jeunes homosexuels présentés. Et, incrustés parmi ce récit, nous avons divers interviews des personnages, captés par un autre personnage voulant réaliser une vidéo sur l'homosexualité chez les adolescents. Je ne peux pas dire pour autant que ce soit spécialement divertissant, il y a même plusieurs temps morts, mais si on adhère à ce style qui se rapproche du documentaire, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Comparé aux teen movies disons "classiques", celui-ci à la particularité de ne pas suivre un schéma précis que l'on retrouve dans les principaux films du genre. On s'éloigne ainsi du grand public pour aller vers un public de niche qui sera, oui ou non, sensible à ce genre de cinéma qui peut être, j'en conviens, difficilement accessible. Le film est avant tout un portrait d'une jeunesse américaine des années 90, qui est lasse de la vie et qui tourne en rond, principalement occupée par ses diverses relations amoureuses. Personnellement, j'ai beaucoup apprécié la mise en scène qui se rapproche donc du documentaire et qui confronte alors le spectateur à une certaine réalité. Concernant les acteurs, nous avons un très bon casting et nous retiendrons particulièrement James Duval, que l'on retrouvera par ailleurs dans les deux autres films de la trilogie (et accessoirement dans "Kaboom"). "Totally F***ed Up" n'est donc pas le meilleur film du réalisateur mais il reste tout de même intéressant sur de nombreux points, dont notamment le portrait qu'il dresse de la jeunesse des années 90.