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Gonnard
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3,5
Publiée le 24 août 2011
Une ode aux épices et à Istanbul. Les premières sont associées à l'astronomie, ce qui peut surprendre de prime abord. Rien d'aberrant toutefois, quand on connaît l'histoire, en particulier les grands heures de l'alchimie au XVIe siècle avec Paracelse. L'ancienne Constantinople, pour sa part, est mise sur un piédestal. Le film fait figure de carte postale, montrant tour à tour le Bosphore, Sainte-Sophie, les bains turcs et patin couffin. La géopolitique greco-turque forme l'arrière-plan de l'intrigue, elle reste donc plutôt sommaire. En résumé, vous n'apprendrez pas grand chose sur le conflit chypriote des années 70. La BOF remplit son office à merveille. On retrouve ce cher Georges Corraface, et ceux qui comme moi ont connu la série "Chips" ne pourront pas s'empêcher de se l'imaginer sur une moto, dans une tenue beige moulante et avec de mégas lunettes sur le bout du pif. Les principales qualités de "A touch of spice" résident dans le contenu bien sûr, mais aussi dans son traitement. La mise en scène se veut romancée, les ralentis se multiplient comme les résistants à la Libération, la voix-off débitent de la prose carabinée tandis que les cheveux de Corraface volent au vent. C'est beau, certes, mais un peu too much par moments. Certaines maladresses auraient pu être évitées, tels les méga-gros plans sur Corraface et sa nana qui font ressortir toutes les imperfection de la peau. Idem pour les moult images de synthèse qui confèrent un côté "fake", avec par exemple le parapluie qui s'envole au loin dans un mouvement majestueux, telle une soucoupe volante. Très drôle aussi, les linges parfaitement identiques et lisses, se remuant dans le ciel d'Istanbul. Autre défaut notable, le manque de suspense. La fin ressemble plus à un calvaire qu'à une apothéose. Surtout qu'on vire dans le sentimentalisme excessif à partir du dernier tiers. Un vrai film de gonzesses. Enfin, les masturbations intellectuelles du héros finissent par taper sur le système. "Moi mon papou il disait que les épices étaient le révélateur de l'âme humaine. Et il disait aussi que les moules... " Ta gueule bordel ! Bouffe tes putains d'épices et arrête de nous les briser menu. Trop c'est trop.