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Paul F.
12 abonnés
246 critiques
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4,5
Publiée le 14 juillet 2012
Les films d'Asghar Farhadi ont une sensibilité toute particulière, qui nous plonge au cœur de la société iranienne avec ses lois et sa religion, les deux sont d’ailleurs étroitement liées. Taraneh Alidoosti, devenue son actrice fétiche depuis, est d’une beauté touchante, elle est le centre de cette histoire sensible qui mêle la compassion, le remords et le pardon. 4,5 étoiles.
Un grand film iranien à ne pas manquer. Les personnages sont prisonniers de leurs souffrances, de leurs dilemmes intérieurs. Choix impossibles pour des raisons religieuses, éthiques, financières... On espère que l''amour, le pardon seront vainqueurs mais il semble que comme dans toute tragédie on s'oriente vers un renoncement et une sublimation des sentiments des jeunes gens. La fin est juste esquissée, le train vient barrer la dernière image. L'humain est complexe, il fait partie d'un réseau lui-même complexe et rien n'est jamais dépourvu de conséquences. A méditer.
Asghar Farhadi propose donc un cinéma de la dialectique et de la confrontation qui bouscule les idées établies et tend à démontrer que rien n’est jamais simple. Au cœur d’un Téhéran poussiéreux et peuplé, le meilleur ami d’un garçon condamné à mort pour le meurtre de sa petite amie et la sœur de ce dernier vont tenter d’obtenir le pardon du père de la victime et de lui épargner ainsi l'exécution. C’est donc tout l’art de la négociation et du compromis que développe le film, tout en n’oubliant pas que la société iranienne est une société où tout se monnaye, se négocie et se calcule. La force des Enfants de Belle Ville est de ne jamais envisager ses personnages comme des blocs qui les rangeraient d’un côté dans celui des bons (le copain et la sœur) et de l’autre dans celui des méchants (la famille de la victime). Ce qui se joue ici est forcément moins simpliste et les enjeux dépassent largement le cercle restreint des protagonistes. Le récit repose sur un suspense qui emprunte aux codes d’un thriller social tout en s’inscrivant au plus près des problématiques du pays. Le système judiciaire de l’État perse est infiniment complexe. Un de ses principes ancestraux consiste au prix du sang, c’est-à-dire une sorte de dédommagement que l’auteur d’un crime peut payer à la famille de la victime pour voir sa peine abolie. On apprend d’ailleurs au passage que le sang d’une femme vaut deux fois moins cher que celui d’un homme. L’argent rentre très vite dans le champ des négociations et s’il n’est pas réuni, il y a toujours moyen de trouver un nouvel arrangement où l’humain finit par devenir un sujet de troc.
Le jeune meurtrier condamné et emprisonné, à l’origine des transactions et palabres, disparait complètement de l’écran après la scène inaugurale de son anniversaire (les 18 ans qu’il atteint rendent envisageable sa condamnation à mort). L’esquisse d’une histoire d’amour entre le copain et la sœur sert aussi à indiquer que rien ne se déroule comme prévu, mais aussi à dresser le portrait d’une jeune femme émancipée divorcée, qui boit et fume, et élève seule son bébé. Les séquences où le trio se déplace dans la métropole pour aller quémander le pardon du père et parfois s’accorder une pause au restaurant sont certainement les plus fortes du film qui, dans ces instants suspendus, dans la douceur à regarder ce qui pourrait aisément apparaitre comme une famille heureuse et unie, font songer au néo-réalisme italien. Si Asghar Farhadi émerveille vraiment par la virtuosité de son scénario, il serait injuste de ne pas évoquer la limpidité de sa mise en scène haletante et tendue, la direction d’acteurs et la lumière magnifique de l’ensemble. On ne prendra guère de risques à annoncer qu’on a dans Asghar Farhadi un très grand cinéaste, formaliste et témoin de son pays, modernisateur d’une production parfois moins accessible, capable de semer le doute dans le jugement fluctuant du spectateur. En cela il perpétue à travers les distances et les cultures l’héritage de Renoir : chacun a ses raisons d’agir.
Conséquence du succès incroyable de "Une Séparation", les précédents films de Asghar Farhadi sortent enfin en salles en France. Loin d'être une opération purement commerciale, c'est bien l'occasion de continuer de découvrir cet excellent cinéaste iranien. Ces "Enfants de Belle Ville" ne font que confirmer que Farhadi est l'expert actuel en drames inextricables. Tous les personnages sont confrontés à une situation impossible : la libération d'un ami condamné à mort, un deuil, une guérison, une histoire d'amour naissante. Forcés de chercher un compromis qui ne pourra convenir à tous, chacun fait face à un choix insurmontable. Sans négliger la psychologie de ses personnages, Farhadi fait discrètement le portrait d'un Iran kafkaien. Un très bon film qui annonce les chefs d'oeuvre que sont "A propos d'Elly" et "Une Séparation".
Belle ville est sans doute un quartier de téhéran, traduit en français dans ce titre......Le film qui je crois date de quelques années m'a littéralement enthousiasmé.....Cette histoire d'un jeune homme qui doit sauver un autre condamné à mort en prison est construite avec un brio et un classicisme à faire palir les satyajit ray, jean renoir......Car il est question ici d'un très beau classicisme, d'un grand film où les acteurs servis par des dialogues intelligents offrent une peinture réaliste et humaine, un tableau de la vie à téhéran, déja daté, si l'on regarde un peu les voitures, mais proche du coeur et des gens ......la mise en scène est brillante et le sujet du film touche par sa simplicité, par les relations riches et évidentes....L'amour s'invite dans ce film, non pas comme une certitude mais comme une solution à la vie, à la précarité des rapports humains.....Un film dont la sincérité et les intentions portent beaucoup d'espoir....A voir.....
Voilà encore un film Iranien intérressant avec ce poid des traditions le quand dira t'on pour les jeunes femmes seules avec un enfant de plus les jeunes acteurs sont exellent le film est juste unpeu lent et fini en queue de poisson , en espérant qu'il ai autant de louanges et succés qu'une séparation
Un chef d'oeuvre, un film sous tension au rythme haletant qui nous captive de la première à la dernière image. Les Enfants de Belle Ville mélange les genres : thriller, drame social, mélo, documentaire. On est tour à tour, surpris, ému, bouleversé... Les jeunes interprètes sont par ailleurs époustouflants. Ce film met en lumière toutes les contradictions de la société iranienne déchirée entre ses traditions d'une violence inouïe et ses envies de modernité très vivaces tout en abordant des problématiques universelles. Aussi fort qu'Une Séparation. A ne rater sous aucun prétexte.
Il semble que le réalisateur iranien soit définitivement fâché avec les fins puisqu'il nous refait le coup(déjà avec "Une Séparation",qui est postérieur mais ça ne change rien à l'affaire)du scénario en cercle,autant ça fonctionne à merveille avec des films comme "Le Cercle"de J.Panahi ou le génial "Satantango"de B.Tarr,autant là ça ne fonctionne pas du tout(l'excès de pessimisme tue la linéarité,la force même du récit,aussi noir et implacable soit-il),ce qui est d'autant plus dommage que le monsieur sait raconter des histoires et être en totale empathie avec ses personnages.
pile poil ce qu il faut pour poser les relations homme-femme, ami-ami, humain-humain, prison-condamnes...! le tout sous un Iran avec un Islam influent mais comprehensif...
Un vrai moment de cinéma dans la tradition du cinéma iranien ayant réussi encore une fois à exploiter une histoire sociale simple pour faire émerger pleins de questions sur les règles socio-réligioso-morale régissant la société iranienne d'aujourd'hui