"Faubourg 36" retranscrit la vie du Faubourg… au cours de l’année 1936 principalement. Enfin quand je dis la vie, je parle surtout d’un fait divers qui a eu lieu et dont on s’évertue à nous raconter comment il a pu arriver en plantant magnifiquement le décor d’une France en proie au désordre mondial à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Christophe Barratier se sera appliqué à représenter une époque en parlant de la naissance du syndicalisme et de la TSF, et en apportant surtout une bien belle histoire aux dimensions humaines notables. Ce film est une comédie dramatique gentillette, dans laquelle la performance de tous les acteurs (Gérard Jugnot, Kad Merad, Clovis Cornillac, Nora Arzeneder, Pierre Richard, Bernard-Pierre Donnadieu, et Maxence Perrin) apporte de la crédibilité. En plus de cela, la magnifique reconstitution du vieux Paris avec ses rues pavées, ses réverbères, ses affiches et ses rames de métro d’antan constituent des décors réalistes, malgré le fait qu’on voit nettement de temps à autres que les scènes ont été tournées en studio. Les costumes et les chansons amènent de l’authenticité et finissent de créer l’illusion du voyage dans le temps. Après "Les choristes", Christophe Barratier était très attendu au tournant. Il a formidablement bien réussi le pari, en restant à quelques années près dans la même époque, plaçant cette fois son intrigue avant la Seconde Guerre. Le fait est que "Faubourg 36" a nettement fait moins parler de lui que "Les choristes", et pourtant… le sujet aura été là aussi bien maîtrisé. Certes le sujet est un peu plus léger, les enfants sont moins présents, et surtout… on devine la fin du film avant même d’en être arrivé à la moitié. Peu importe, l’authenticité fait le reste et on reste devant l’écran avec plaisir, ce qui nous permet au passage de savourer quelques bons moments de photographie. Je donnerai une mention spéciale à l’ensemble des acteurs pour leur performance pleine de vérité, et tout particulièrement à Pierre Richard qui joue à merveille un personnage présentant deux facettes diamétralement opposées, alors que Clovis Cornillac semble surjouer un tout petit peu son personnage meneur syndicaliste, étonnamment plus à l’aise en membre-acteur de la troupe. Donc sans être un chef d’œuvre, "Faubourg 36" se révèle être une bonne petite surprise qui peut s’avérer agréable à regarder en famille.