Film très moyen de Christophe Barratier, qui nous ressort la même chanson que Les Choristes, mais en moins bien sur un petit peu tout. On sent pourtant bien l'intention du film : jouer, comme le précédent carton sur la chorale de gamins avait bien su le faire, sur le côté populaire, le côté histoire de la rue, histoire d'une belle aventure humaine rompant avec la misère du quotidien, de l'institution, de l'époque (la guerre, l'orphelinat...). Mais au fond, peu importe l'époque - Faubourg se situe à l'aube et à la toute fin de la Seconde guerre mondiale - et tout le travail de reconstitution historique, assez important il est vrai, que Barratier essaye de mettre en oeuvre ; ce qu'il veut montrer à travers tout ça, c'est ce qu'on pourrait appeler le transcendantal Barratier : une sorte d'humanité réduite à presque rien par les différents facteurs sociaux-temporels, qui s'élève et s'émancipe grâce à l'art - et jamais l'art individuel, même si de grandes figures se dessinent malgré tout, Douce (Nora Arnezeder) dans Faubourg répondant à Pierre Morhange (Jean-Baptiste Maunier) dans Les choristes, mais toujours l'art collectif : chorale dans Les Choristes, spectacle musical dans Faubourg 36.
Bon comme la vie est courte est que j'ai pas mal commenté Twilight il n'y a pas longtemps, je me permets d'abréger : le film, dans sa mise en scène, est assez mauvais, raté même. Impossible d'accrocher malgré la bonne volonté des acteurs, qui à défaut d'être bons, ont pourtant un peu de place pour s'exprimer. Mais quand même... Les dialogues, la manière de filmer les émotions et de les enchaîner, de disposer tout ça dans un ordre crédible autour d'une trame narrative sur le mode de flashs-back, tout ça est assez médiocre. Barratier sort les événements de son intrigue comme d'un chapeau, comme si son envie de spectacle clownesque s'incarnait véritablement dans son scénario... Des choses un peu trop simplettes, même si on se veut populaire, avec les gentils-le méchant, avec l'amour difficile d'un côté dont on ne comprend rien de sa difficulté, la haine de l'extrême-droite caricaturée à l'extrême. Bon ça part un peu dans tous les sens, et comme on est certain que ça va bien finir, on attend bien tranquillement que le réalisateur arrive à finaliser tout ça, dans une affaire de vengeance-sacrifice aussi plate qu'une tentation-hésitation twilightienne. Et puis c'est extrêmement ennuyeux, à la longue, de jouer sur la corde pseudo-sensible de l'enfant perdu puis retrouvé, on a l'impression de ne voir que ça... Je dois évoquer quand même, à propos des chansons évidemment très présentes dans le film, les textes ridicules et la musique qui les suit de très près. Et puis aucune interrogation un tant soit peu sérieuse sur l'art (je ne demande pas une dissert sur l'art total, mais quand même quoi, pas de sens à ce point, c'est CHIANT). Suffit pas de faire de l'art sur de l'art pour faire de l'art, ça se saurait.
Si bien que le seul point positif se trouve dans la trouvaille de cette jeune femme tout à fait charismatique, Nora Arnezeder, qui porte le film sur ses épaules (l'échec total n'était, sauf sa présence, pas bien loin), et parvient à effacer les mauvaises perf' de Cornillac (comme d'hab', mais là vraiment au fond du trou...), Jugnot (un peu déçu), Merad (sans plus) Richard (qui a le malheur d'avoir un rôle, lui aussi, sorti du chapeau...) ou Donnadieu.
Zou, pour la mise en scène et les musiques/paroles désastreuses, 7/20. Sorry Nora...
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