Avec "L'Ivresse du pouvoir",Claude Chabrol retrouve son rôle privilégié:celui de trouble-fête impertinent et persifleur,qui tire à boulets rouges sur les notables.Il pousse la malice jusqu'à livrer une version officieuse de l'affaire Elf,retentissante affaire pénale mettant en exergue la collusion d'intérêts entre politiques et financiers,et l'avidité insatiable de ceux qui ont le pouvoir.Jeanne Charmant-Killman,juge d'instruction tenace et droite,s'acharne sur ces puissants,coupables de malversations financières,de détournements de fonds à leur seul profit.Isabelle Huppert est impeccable dans ce rôle riche,en femme froide,qui finit par être dépassée par les enjeux,alors qu'on l'imagine avoir tout sous contrôle.Couper les têtes ne sert à rien,d'autres repoussent toujours.Un système qui avantagera toujours les patrons industriels.Chabrol,décidément en verve,se délecte du tirage de ficelles général,dont le but est de maintenir le statu quo.Juge ou pas,Jeanne n'est qu'un pion.Une mise en scène sans fioriture laisse la part belle à des comédiens en forme,comme Thomas Chabrol(très amusant en neveu dilettante),Marilyne Canto(faussement douce),François Berléand(savoureux)ou Pierre Vernier(couard).Très bonne cuvée 2006!
Ce film est presque un thriller politico-judiciaire mais l'ensemble manque vraiment de peps. Pas grand chose de convaincant même les interprétations, je pensais que Chabrol pourrait apporter quelque chose à cette histoire inspiré de l'Affaire Elf mais il n'en est rien.
La question du pouvoir mis directement dans une situation d'actualité (ELF) permet de rendre ce film d'une rare crédibilité. En plus, l'idée de mettre une femme dans cette gestion du pouvoir est encore plus jouissif et permet de lancer une question annexe : la femme peut elle faire pire que l'homme ? Chabrol - Huppert au sommet de leur entente.
Casting impressionnant, Claude Chabrol au commande... On est en droit de s'attendre à une énième critique cynique et acide du milieu bourgeois ; et dans ce cas-ci un point de vue jouissif d'une affaire politico-financière dont le nom est tus mais qui ne se cache pas pour autant. Isabelle Huppert est superbe, comme à son habitude et les autres acteurs sont parfaits de justesse, sans surjeu ni caricature. Claude Chabrol livre un film qui manque un peu de sel... Le film est beaucoup trop linéaire, trop proche d'une réalité précise ; ça manque de dialogues plus incisifs. Ca reste un très bon film de Chabrol.
Claude Chabrol se frotte aux problèmes (épineux et non sans conséquences) des rouages de la justice en mettant en scène l’histoire d’un homme (interprété par François Berléand), d’apparence respectable, corrompu par l’accès au pouvoir (et les excès qu’il engendre) et la soif de la richesse, en usant de tous les moyens (pitoyables) pour parvenir à ses fins. Isabelle Huppert, en juge d’instruction (remarquable), porte le film et compose un rôle de femme charismatique, glaciale, intelligente et prête à tout pour faire éclater la vérité; une justicière des temps modernes (respectant honorablement tous les codes de son métier) qui n’a peur de rien et de personne et qui fait taire le machisme et la manipulation au sein d’un monde vénal (et vénéneux) gouverné par des hypocrites et fraudeurs en tout genre, avec conviction et détermination; une prestation méritant une certaine éloge pour un talent évident qu‘elle déploie sans jamais forcer. L’IVRESSE DU POUVOIR est une réussite en tout point qui nous enivre par les performances d’un scénario impeccable (et implacable) constituée de répliques délectables et dotée d’une musique qui se fond adroitement dans des scènes toujours élaborées et plus appréciables les unes que les autres. Du beau et grand cinéma qui tient de « pouvoirs » (sur)naturels qu’on ne sauraient qualifiés d’un cinéaste hors pair.
Quelle déception ! Un Claude Chabrol en toute petite forme, qui na jamais réussi à me captiver durant presque deux heures. Voulant mener une étude ludique des comportements quengendre le pouvoir, Chabrol semble hésiter constamment entre fiction, fable et critique sociale humaine. Isabelle Huppert fait ce quelle peut dans le rôle dune femme tiraillée entre sa vie privée et publique la mettant en danger. Bien que lactrice soit toujours parfaite on ne ressent pas le moindre attachement pour son personnage. De plus jattendais beaucoup du face à face Berléand (toujours parfait) / Huppert mais celui-çi ne se résume quà 15 minutes, lacteur disparaissant durant presque une heure. Linterprétation de Patrick Bruel est vraiment lamentable, Maryline Canto et Thomas Chabrol sont très bons, Robin Renucci agaçant. Jai trouvé le film bourré de clichés (les gros patrons et leurs gros cigares trempés dans le cognac), les politiciens caricaturaux. Pour moi "L'ivresse du pouvoir" souffre de sa mise en scène trop pépère, sentiment renforcé par la pauvre musique de Matthieu Chabrol. Quelques bons mots apparaissent bien par çi par là mais la verve de Chabrol ne fait que très rarement mouche. Se reposant sur ses acteurs et surtout sur les épaules de sa muse, Chabrol signe un pamphlet trop sage. Les personnalités arborant la légion d'honneur ont beau être prétentieux, arrivistes ou sournois, rien n'y fait on reste dans la caricature facile, jamais mordante, pourtant présente dans de nombreux films du cinéaste. Chabrol assure donc le minimum syndical, son film reste confus, Huppert semble y croire que modérément et est beaucoup moins politiquement incorrect que prévu. "L'ivresse du pouvoir", septième collaboration Huppert/Chabrol ne fera pas date dans la carrière de l'un et de l'autre. L'histoire fait du surplace, les dialogues sont bien pauvres, les situations peu crédibles, confuses et peu impertinentes. Je m'attendais à beaucoup plus d'audace, je suis ressorti très déçu.
Un film digne de Claude Chabrol, sur les magouilles d'une affaire qui ne nous est pas inconnues (l'affaire ELF), accompagnée par une Isabelle Huppert magistrale, un François Berléand troublant & un Patrick Bruel cynique. Ce film nous plonge dans les méandres d'une instruction judiciaire (comme celle que nous avait fait partager Raymond Depardon dans ces documentaires). Voici deux bonnes raisons d'aller voir ce film : il s'agit là d'un film de Claude Chabrol (ce n'est pas rien) & les films politiques Français ne courent pas les rues, raisons de plus pour le voir !
Un excellent Chabrol, envoûtant du générique de début au final. L'affaire Elf-Aquitaine n'est qu'un prétexte à une savoureuse peinture de moeurs comme seul le maître sait les concocter. Cette satire au vitriol des magouilles politico-financières bénéficie d'une interprétation de qualité: autour d'Isabelle Huppert, passée du statut d'accusée (Violette Nozière, 1978; Une affaire de femmes, 1988) à celui de juge, une flopée de seconds rôles nous éblouit : Berléand,Bruel, Renucci, Balmer, Vernier sont succulents.
Le portrait d'une femme tellement dominée par son travail qu'elle en devient petit à petit manipulée, isolée, et meme menacée. Autant le dire tout de suite ce film va diviser. En effet, s'inspirant de l'affaire Elf on commence par interroger un suspect, on croit que l'histoire se basera là dessus mais non on en interroge plein d'autres pendant une heure et demie qui font que certains vont avoir du mal à en etre captivés. Chabrol préfère se concentrer sur la destinée du juge d'instruction écrasée par l'ivresse du pouvoir. Et campée par une magistrale Isabelle Huppert.
Le film est mou/soporifique. je n'ai jamais aussi bien dormi. je le conseille à toutes les personnes qui aurait des problèmes d'insomnies. Sans rire ce film est une daube monumentale.
Je destine cette médaille à Jean François Balmer pour son interrogatoire plein d'astuces en face d'une juge lourdingue et convenue; il se fout littéralement d'elle. Les autres protagonnistes de ce film lent et sans "knack" ? oui à Berléan, un peu Isabelle Huppert très commerciale dans son jeu, Renucci affublé d'un rôle de pauvre mari pathétique et la mise en scène de Chabrol: bien vieillissante. A éviter, sinon en DVD un jour sans !!!
Voilà encore un film (pseudo-) intellectuel pendant lequel on s'ennuie beaucoup. Mr Chabrol s'est fait plaisir en nous servant une parodie sans finesse de l'affaire ELF avec des acteurs qui se traînent mollement dans une histoire mal filmée dont le seule gag est de remplacer le nom de la juge (Eva Joly) par celui de Jeanne Charmant Joly / Charmant .Humour ..ha, ha, ha (il vieillit mal Chabrol) Il a quand même réussi à caser Thomas Chabrol (dont jai oublier le rôle) et Matthieu Chabrol qui signe la musique. Maurice Chabrol, Geneviève Chabrol, Raymond Chabrol, Jean-luc Chabrol, Véronique Chabrol, Patrick Chabrol et tous leurs frères, surs, oncles, cousines, tantes, cousins, grands-parents et enfants nétaient malheureusement pas disponible pour venir enrichir de leur présence ce Chef-duvre pour « Libé-Télérama-Nouvel Obs. » et autres journaux politiquement bien pensants et tellement rebelles !!!
Quand Chabrol s'intéresse à l'affaire Elf... il dépeint avec un malin plaisir et beaucoup d'ironie un univers corrompu jusqu'à la moelle, avec des personnages à la fois ridicules et sans pitié. Loïk Le Floch-Prigent et Eva Joly prennent les traits de François Berléand et d'Isabelle Huppert. L'histoire est assez captivante malgré une réalisation aussi froide et raide qu'un dossier de justice. C'est par ailleurs un beau portrait de femme dont la détermination vire à l'obsession et dont le désir de justice devient jeu de massacre. Isabelle Huppert était l'interprète idéale pour ce rôle de juge prêt à tous les sacrifices : une main de fer dans un gant de velours, grande carnassière au large sourire.