Je n’ai pas encore vu le premier film du diptyque du Cobaye, et je me lance dans le 2. Même s’il y a un lien entre les deux, avec un peu de remise à niveau il est tout à fait possible de suivre ce deuxième métrage, qui n’est pas terrible.
L’interprétation déjà est assez moyenne. Matt Frewer a un physique certes, et il colle bien au rôle, mais curieusement il est mal utilisé. Il passe quasi tout le film à ne rien faire, et c’est frustrant, car je crois que c’est l’acteur le plus prometteur du lot. Il évolue en effet entouré d’interprètes moyens aux personnages moyens. En particulier Patrick Bergin, qui peine réellement à décoller. Acteur qui s’est plutôt consacré à des séries B sans grand interêt, lui-même n’est pas un acteur généralement très attrayant, et ici il est dans ce registre. Tiède, manquant d’entrain, doté d’un rôle peu crédible, il ne mène pas la barque avec suffisamment de solidité. A ses côtés Ely Pouget est plus percutante, et Austin O’Brien est honorable, mais ils ont du mal à trouver leur place. Bon, assez déçu quand même.
Le scénario est très classique en fait. Il y a de bonnes idées, mais au service d’une histoire des plus quelconque. Un méchant veut dominer le monde en manipulant un type qui a pêter un cable, et un petit génie de l’informatique avec ses acolytes va essaye d’empêcher cela. En s’affrontant tant dans le monde virtuel que le monde réel. Il y a du rythme, le film a quelques bonnes scènes, mais c’est très convenu. Les séquences virtuelles n’apportent rien, c’est juste un argument de vente, les relations entre les personnages sont des plus faiblardes, la conclusion laisse dubitatif. Le Cobaye 2 semble s’être trop rabattu sur le matelas que lui offrait le premier, sur son gros budget pour ce genre de production, et sur ses effets visuels.
D’une certaine manière Le Cobaye 2 n’a pas mal fait, puisque les décors, au moins dans le monde virtuel, et les effets visuels sont de bonnes tenues, et n’ont pas trop vieilli. La photographie néanmoins reste très timide dans le monde virtuel, et on peut s’en étonner. En effet du coup la transition n’est pas toujours très clair, alors que le traitement des lumières, des couleurs, auraient pu être utile. La réalisation est malheuresement trop fade elle aussi. Le réalisateur, à ses débuts, et presque à la fin puisqu’il a enchainé ensuite surtout des épisodes de séries télés, ne fait pas preuve d’un grand talent. Il semble un peu dépasser par les enjeux du film, et offre une série B assez banale sur la mise en scène, surtout par rapport à son budget de plus de 20 millions. On est pas dans une petite production là, il faut de l’ampleur. La musique est discrète, mais pas contre-productive.
En fait le problème du Cobaye 2, c’est qu’il ressemble à un petit film des années 80, alors qu’il date des années 90 et qu’il a un budget des plus confortables. Si sur certains points il reste propre, notamment lors des trop rares scènes dans le monde virtuel qui offre des décors réussis, dans l’ensemble il cumule les approximations, les lacunes, les maladresses. Je lui accorde 1.5, pour son rythme aussi, et quelques seconds rôles qui se débrouillent.