Incontestablement dans ma liste restreinte des meilleurs films de tous les temps. Phantom Of The Paradise est d'une poésie à couper le souffle.Mise en scène folle, hystérique, hallucinée, survoltée, à la Rocky Horror Picture Show, des couleurs criardes et acides, une tragédie superbe à la dimension d'un opéra rock dantesque imaginé par un génie narcissique (Swan / Paul Williams, grandiose). La folle créativité musicale déchainée des 70's explose, prolifique et démesurée, saupoudrée de sexualité débridée et de substances proscrites.Chaque morceau de la bande originale (composée par Paul Williams, par ailleurs) est un délice ostentatoire, on sent a chaque instant par la mise en scène de De Palma le caractère dramatique de cette oeuvre (longs travellings vertigineux, et Split Screen, marques de fabrique de De Palma qui permettent de suivre l'action au plus près)et que cette débauche de couleurs,de sons, de chair, est tout à fait diabolique. On est veritablement au coeur d'un opéra, dans lequel l'enjeu n'est pas moins que la damnation.Le Fantôme est à la fois effrayant et touchant, incarné par un William Finlay écorché vif et désabusé,positivement pathétique, et Phoenix (Jessica Harper), la muse magnifique de ce film, a la voix grave et suave, apporte la douceur et la candeur qui ponctuent le film, comme un attrait angélique au milieu de cette orgie rock psychédélique. Que dire alors de Swan, a part qu'il est le meilleur personnage du film, magnat de l'industrie du disque, mélomane génial lui-même damné, manipulateur et charmeur, qui règne en maître sur le palace - ironiquement nommé le Paradise-, son regard placide dissimulé derrière des lunettes fumées.
Film Cultissime.