Le synopsis de cette histoire ne se dévoile en réalité qu'à la toute fin du film, puisqu'avant, Haneke aura pris un malin plaisir à guider les spectateurs que nous sommes dans un traquenard sans précédent.
En effet, comme l'indique le titre du film, ce dernier volet n'est en fait qu'un tissu de multiples couleurs. Un guêpier dans lequel viennent s'entasser des dizaines et des dizaines d'images, toutes différentes, construites sous formes de puzzles.
Plusieurs histoires différentes, filmées de manière très théatrales, des plans fixes, comme d'habitude chez le metteur en scène, qui coupent volontairement les personnages.
Théatral donc, dans la manière de montrer tout en distance, une dérive du quotidien.
On commence par la confrontation de l'adulte à l'enfant. Thème récurrent chez Haneke, la non-communication, on parle mais on ne communique pas, une nuance qui fait toute sa différence ici.
L'enfant, meurtri dans un quotidien d'adultes réfractaires d'une société vampirisée.
Des moutons, qui suivent le berger, même s'il saute dans le précipice.
Lentement, mais sûrement, le drame se dessine. On connait l'histoire, en lisant le synopsis, mais on ne sait jamais, chez Haneke, quand cela va basculer.
Dans son troisième film, une nouvelle fois ce quotidien monotone sera la source de la déchéance. L'ennui profond, la banalité d'une vie, le temps qui passe, mais ou rien ne se passe.
Car c'est de cela qu'il s'agit, du temps, et de son déchènement psychologique.Ses personnages parlent pour parler, agissent pour agir, pleurent sans savoir pourquoi, ils sont là, tel des larves, des invertébrés transparents, des zombies dotés de la parole.
Son film, il le construit donc en fragments, plusieurs histoires, mais une seule finalité.
Son histoire commence comme un journal On regarde, on bave d'apprentissage, on se tue devant le tissu de manipulation médiatique On s'y croirait, tant le réalisme réel, notre réalité, est ici dépeinte...
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