Allez, encore un petit David DeCoteau en passant. Voodoo Academy cette fois, un métrage typique du DeCoteau réalisateur de films gays.
Coté casting en effet, essentiellement des mecs, charismatiques comme des endives, au jeu d’acteur vraiment minable, mais plutôt bien fait de leur personne, capable de séduire les filles comme les homosexuels. Alors évidemment n’étant ni l’un ni l’autre je n’ai pas beaucoup gouté cet aspect là, mais je crois que même si je me trouvais dans la peau des deux catégories susnommées, j’aurai du mal à adhérer. Riley Smith apparait encore comme un acteur, et d’ailleurs il a mené une carrière pas trop mal dans la série B, notamment fantastique. Mais pour le reste, aïe ! C’est lamentable. Au milieu de tout ces mecs, Debra Mayer. Elle fait une apparition plutôt agréable au début. Séduisante, intrigante, elle s’en tire bien, mais ensuite elle bascule la pauvre, dans le n’importe quoi. Malgré tout je pense que c’est celle qui se vautre le moins dans la médiocrité.
Le scénario aurait pu être pas mal. Histoire de culte vaudou mâtiné d’un soupçon d’érotisme gay, le cocktail aurait pu donner lieu à une série B différente, audacieuse, d’autant qu’il y avait Band à la production, spécialiste des petits films fauchés et souvent délirants. Manque de chance c’est la débâcle. L’histoire n’avance pas. Elle traine en longueur, rien ne se passe, il faut attendre les dix dernières minutes pour voir enfin un peu d’action. Le suspens est peu convaincant, ce Carmichael Bible College n’abrite qu’une dizaine d’étudiants. L’érotisme n’est même pas au point, se limitant aux déambulations en caleçons des protagonistes. C’est assez pathétique, et il faut faire fort pour ne pas s’endormir devant.
Visuellement ce n’est pas non plus la folie. DeCoteau n’est pas des plus inspirés ici. Comme trop souvent dans ses films gays, il a l’air engourdi, un poil empoté, n’arrivant pas à obtenir un résultat aussi convaincant que dans ses métrages « normaux ». Déjà que dans ces derniers ce n’est pas toujours la joie, là il faut reconnaitre que c’est mou, très banalement tourné. Le final en est d’ailleurs un bon exemple, avec un fort manque de rythme et de précision dans les cadrages. La photographie est assez soignée, mais elle ne parvient pas à faire passer le sentiment d’une ambiance trop artificielle. J’ai retrouvé un peu d’ailleurs le sentiment que j’avais avec la Maison Usher de DeCoteau. Les décors comme pour ce-dernier film ne sont pas à la hauteur, ce Carmichael Bible College manquant sérieusement d’allure. Pour le reste Voodoo Academy n’est absolument pas horrifique. Quant aux effets spéciaux ils n’apparaissent que peu, mais pour le plus grand plaisir des zygomatiques. Je crois que rien que pour voir les poupées vaudous, il vaut le détour. Je ne suis pas du genre à exploser de rire, mais là la première fois je n’ai pas pu résister, alors accrochez vos ceintures ! Enfin la bande son, comme assez souvent chez DeCoteau a bénéficié d’un certain soin. Ce n’est pas la meilleure de sa filmographie, mais elle créée un peu d’ambiance, palliant en partie le déficit visuel.
Pour conclure, Voodoo Academy ne restera pas dans les mémoires, et ne figure pas comme un bon DeCoteau. Il est trop mou et trop creux pour convaincre, et à la différence d’autres réalisations de ce-dernier, il n’est formellement pas du tout au point. Je lui donne 1, car on ne plonge tout de même pas dans la nullité d’un Totem par exemple.