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Eldacar
50 abonnés
357 critiques
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5,0
Publiée le 22 janvier 2013
"Meshes of the Afternoon", co-réalisé par Maya Deren (qu'on considère généralement comme la créatrice du film) et Alexander Hammid, est une œuvre expérimentale mystérieuse, onirique et au final fascinante. Le genre de film dont il est impossible d'affirmer avec certitude posséder l'explication, les interprétations étant nombreuses et aussi valables les unes que les autres. Et si Deren refusa qu'on interprète son œuvre de manière freudienne, il me semble pourtant impossible d'y échapper car on ne peut pas placer autant d'objets fortement symboliques dans un même film puis réfuter leur sens en prétendant qu'il ne s'agit que d'un simple couteau ou d'une simple fleur. Pour moi, "Meshes of the Afternoon" traite de la domination masculine en vigueur dans les années 40 et peut donc être vu comme une œuvre féministe. Il s'agit de l'histoire d'une femme (interprétée par Deren elle-même), obligée de rester chez elle et rêvant d'évasion. On peut d'abord remarquer que la première chose que l'on voit de la jeune femme est son ombre, comme une mise en image de l'expression « n'être plus que l'ombre de soi-même ». Il est tout autant significatif que se ne soit qu'une fois entrés dans le rêve du personnage (le passage étant marqué par la mise en place d'un filtre assombrissant l'image) que nous parvenons à voir son corps dans son entièreté, c'est-à-dire au moment ou elle commence à laisser s'exprimer ses rêves de liberté. L'image de Deren, emprisonnée derrière la vitre, les arbres se reflétant sur elle tandis que son regard est tourné vers l'extérieur symbolise parfaitement le désir d'évasion du personnage. L'homme (Alexander Hammid) est quand à lui une présence menaçante. La fleur que Deren place sur son entrejambe avant de s'endormir peut être vue comme une métaphore de la sexualité refoulée de la femme. Elle cours après cette fleur à de nombreuses reprises, preuve d'un désir de sexualité. Mais à la fin du film, alors qu'elle est étendue sur le lit et que son mari se trouve à ses côtés, la fleur se change en couteau et Deren le lance sur l'image de l'homme, signifiant par là le refoulement profond de se désir inacceptable dans une société patriarcale et ou la femme n'a pas voix au chapitre. De plus, la récurrence du couteau symbolise parfaitement le désir de mort du personnage, qui finira par se suicider. C'est bien se que nous montre les nombreux passages ou la clé se change en couteau et vice versa. La clé, symbole de découverte et d'ouverture sur un autre monde, qui devient couteau, comme pour dire que la mort est le seul moyen d'évasion possible.
Oeuvre de Maya Deren et Alexander Hammid, "Meshes of the Afternoon" est un court-métrage expérimental intéressant tant sur le plan visuel que sonore (la musique de Teiji Ito, rajoutée une quinzaine d'années après le tournage, collant parfaitement avec l'étrangeté des images), mais auquel on ne comprend pas grand chose, si tant est qu'il y ait quelque chose à comprendre.
C'est l'un de ces films qui donnent l'impression qu'une caméra peut s'introduire dans l'inconscient humain, allant même jusqu'à en devenir ses yeux. Rêve, cauchemar, fantasme, psychanalyse ; tout ceci est brillamment évoqué par l'utilisation des symboles intemporels (la fleur, la clé, le bord de mer, le miroir …) qui sidère autant par sa puissance évocatrice que par sa beauté visuelle (à la croisée de plusieurs mouvements artistiques, comme le surréalisme et l'expressionnisme allemand). Rappelant le cinéma de Buñuel, préfigurant celui de Lynch, ces 15 minutes sont d'une richesse inouïe à chaque niveau. Le cinéma expérimental tient-là l'un de ses chefs-d'oeuvre.
Film expérimental tres tres intrigant mais absolument fascinant, un travail absolument grandiose, et une psychologie franchement saisissante. Un film qui vaut vraiment le coup d’œil et malheureusement peu connu. Tout ça au rythme d'une bande-originale magistralement mystérieuse et en harmonie avec les images.
Expérimental et intéréssant, ce court-métrage de Maya Deren et Alexander Hammid joue avec l'image et les sons pour créer une atmosphère étrange et parfois fascinante qui laisse le spectateur interpréter lui même ce qu'il voit.
Wow... C'est le premier mot que j'ai sorti à la fin de mon visionnage ! Comment expliquer un film comme celui-ci ? Et bien, on ne l'explique pas, on le regarde et on l'admire ! Maya Deren a réalisé un des meilleurs films (si ce n'est le meilleur) de sa catégorie ! Quand je pense que ce film a inspiré le grand David Lynch, on peut comprendre que le film fait parlé.
L'atmosphère du film est vraiment particulière. La Photographie est vraiment magnifique et certains plans sont iconiques ! La mise en scène, et le travail de la caméra nous plonge dans une histoire intrigante. Ce dernier est assez étrange et mystérieux, et c'est la force principale de ce film : l'étrangeté. On est même proche de l'horreur.
Quant à l'histoire, elle est difficile voir impossible de l'expliquer, car les spectateurs n'auront pas la même interprétation et c'est ça qui est brillant. On peut interpréter le film à sa manière tout en comprenant ce que Maya Deren veut nous montrer
Sa courte durée de 14 minutes, suffit pour nous plonger dans un film mélangeant le rêve, le cauchemar et la réalité. Le film est assez psychologique !
Il faut voir ce film absolument ! Un chef d'oeuvre du Cinéma expérimental !