Le lièvre de Vatanen est destiné à un public très jeune car il s'agit d'une fable écolo assez simpliste qui prend la forme d'un parcours initiatique. C'est parce qu'il va sauver un lièvre, que son héros va s'interroger sur sa vie et même tout plaquer, dont sa profession qui l'amène à voler des images d'un monde citadin solennel et morbide.
Passons sur les innombrables invraisemblances comme le fait que le lièvre se comporte comme un humain (si bien qu'il ne lui manque que la parole !), voire qu'il fait preuve de pouvoirs surnaturels, puisque c'est inhérent à ce genre de productions pour enfants où les animaux apparaissent, tels Rin-tin-tin, Flipper ou Skippy.
Seulement voilà, les gags tombent à plat et la réalisation est dans le même ton : très scolaire, à l'image du public à qui elle est promise. Pourtant, on pouvait s'attendre à plus d'imagination pour un sujet aussi improbable. Alors manque de moyens ou d'ambition cinématographique ?
D'ailleurs, son traitement aurait pu être intéressant, si seulement le scénario, tel le dahu, ne tournait pas en boucle comme son personnage principal (Christophe Lambert, pas le lièvre). En effet, les situations et les dialogues se répètent. Vatanen court après son lièvre comme il court après la morale, et l'on voit le film finir en queue de poisson. Sans doute que le scénariste, dépourvu de patte de lapin dans sa besace, était à cours d'idée.
Du coup, on nous fait régulièrement comprendre que ce n'est pas Vatanen qui sauve l'animal, symbole de la nature, mais bien l'inverse. Et à part les paysages magnifiques, on peut bien se demander ce qui va sauver ce film d'une tempête de neige cataclysmique. Certainement pas la musique qui ne colle pas toujours aux images, et encore moins les acteurs très peu convaincants, à l'instar d'une Julie Gayet pas très en forme. Seul le lièvre a l'air d'y croire un peu. Bref, on s'y s'ennuie ferme et je ne suis pas sûr qu'il n'en a pas été de même pour les jeunes spectateurs, la cible du film.