N'en déplaise aux perfectionnistes qui trouvent ce documentaire léché, sans commentaire suffisant, j'ai envie de leur dire que ça aussi c'est l'actualité : aucune nourriture adaptée, plus de banquise où se poser : pour l'ours blanc (qui est pourtant une bête fauve pour l'homme),après hibernation = mourir noyé ou mourir de faim. Pendant que les éléphants se tapent toujours plus de kilomètres pour trouver un peu d'eau, en bravant les hordes de lions... Déséquilibre entre les coins où l'eau déborde, et ceux où la sécheresse s'accroît... L'observation des autres animaux semblerait davantage conforme à la loi séculaire (caribous, grues, baleines). Admettons, la Terre a connu des variations spectaculaires de températures. Etonnant, cependant, que le réchauffement climatique soit monté en flèche à partir de 1850, début de l'industrie à haut rendement ! Aucune accusation, mais le doute plane dans la tête des spectateurs... Encouragé par la délicate voix off, comme filtrée, de la chanteuse indonésienne Anggun en français, on croirait quelque extra-terrestre... La musique colle bien sur ce qui est démontré (sauf la chanson finale, dont le style de mélodie tranche bizarrement avec le reste). On passe de l'avion au scaphandre... De l'humour à la beauté (singes dans l'eau, paradisier paradeur, première sortie des canetons, cacophonie de la forêt tropicale, mystère de ce léopard somptueux en voie d'extinction)... Nul besoin d'explications en prime. Spectacle, et cruauté implacable des histoires de territoire, de la faim et de la soif, résignation animale... L'homme peut atténuer ou piétiner, allons donc, la nature aura le dernier mot ! Pour moi, ce voyage à caméra auscultant notre Globe, alerte sur les nouveaux moralisateurs, à cent lieues de la loi d'exemplarité, occupés à laminer toute trace de vie digne de ce nom, jusqu'à leur tour, en dernier, sauf virage à 180 degrés ! Si seulement ils se réveillaient avant qu'on ressemble tous à cet ours à la dérive !