Alex de la Iglesia avoue sa fascination pour les centres commerciaux, lieu dans lequel se situe l'intégralité de l'action du Crime farpait: "J'avoue que mon scénariste Jorge Guerricaechevarria et moi sommes vraiment fascinés par les centres commerciaux. L'idée même du Crime farpait a surgi en imaginant un personnage qui passerait toute sa vie dans un de ces centres commerciaux. Il y serait né, il y travaillerait, y organiserait des fêtes privées... À quoi ressemblerait un tel homme ? Quel aspect aurait-il ? Comment se comporterait-il ? Quels seraient ses rêves ?" Et de poursuivre avec passion : "Qui n'a pas rêvé de passer une nuit entière enfermé dans un grand magasin ? Essayer des vêtements de grandes marques, goûter des mets très fins, allumer toutes les télévisions, feuilleter des livres rares, défaire tous les lits... Je me rappelle que, dans notre enfance, Jorge et moi, passions de nombreux après-midi dans les grands magasins. (...) On était peut-être mal élevés, mais je crois surtout qu'on adorait ces grands magasins parce qu'on s'y sentait en sécurité. C'était comme visiter un microcosme parfaitement ordonné où la notion de chaos ne pouvait pas exister."
Alex de la Iglesia définit Rafael, le héros du Crime farpait, comme un Macbeth du 21e siècle. Il explique : "Rafael est un individu ambitieux et combatif, amoureux de la belle vie et des belles femmes. Je le définirais comme un Macbeth du XXI siècle, toutes proportions gardées, à cause de la malédiction qui pèse sur lui. Son désir le plus cher est de vivre dans un monde élégant et sophistiqué, tout le contraire du monde réel qui est plutôt décevant. Pour Rafael, le top du bon goût, c'est l'ambiance qui règne dans les grands magasins, où il travaille d'ailleurs. Dans cet endroit, tout semble parfait : les vêtements, la décoration, la température ambiante, les odeurs, la lumière, la musique, l'ambiance... (...) Il a un plan pour que son rêve devienne réalité : vivre dans un monde parfait. Mais la réalité est toute différente. Rien n'est parfait. C'est pourquoi il devient fou."
A l'instar de la plupart des films d'Alex de la Iglesia, Le Crime farpait est une comédie noire. Le réalisateur s'exprime sur ce genre très particulier : "J'ai toujours aimé les comédies noires, ces films dans lesquels le personnage principal commet un meurtre et se voit obligé de trimballer partout le cadavre sur le dos. Ça m'amuse de voir comment ces personnages essaient désespérément de cacher le corps. Comment ils perdent la tête. Comment ils se bernent les uns les autres. Ce sont des situations qui provoquent un humour noir très spécial. C'est un de mes genres préférés."
Le titre Le crime farpait est un clin d'oeil à l'un des maîtres du suspense et à l'une des grandes figures de la bande-dessinée. Le réalisateur Alex de la Iglesia explique : "C'est un titre avec une erreur typographique voulue. Je sais qu'elle sera corrigée dans la majorité des médias qui parleront du film. C'est un clin d'oeil à Hitchcock, bien sûr, et un autre à Goscinny. Quand Obélix se saoulait dans "Les Lauriers de César", il disait toujours : "Farpaitement !""
En 2005, Le Crime farpait a été nommé à six reprises aux Goya awards, l'équivalent espagnol des César. Le film d'Alex de la Iglesia, nommé dans les catégories Meilleur acteur, Meilleur second rôle masculin, Meilleure révélation féminine, Meilleure direction de production, Meilleur son et Meilleurs effets spéciaux, ne remporta aucun prix, ne pouvant résister à la déferlante Mar adentro, d'Alejandro Amenabar, qui remporta 14 trophées sur... 15 nominations !