Hellraiser 5 Inferno est le cinquième opus d’une saga pour laquelle je n’avais jusqu’à lors vu que les deux premiers épisodes. Ce cinquième film est ma foi très convaincant, même s’il n’est pas non plus énorme.
Coté acteur je dois dire que j’ai été très agréablement surpris par l’interprète principal, à savoir Craig Sheffer. Il est vraiment à l’aise, d’une part pour rendre le coté frustre et violent de son personnage, et d’autre part pour faire percevoir sa déchéance progressive. Il dispose d’un vrai charisme, d’une belle présence à l’écran, et son jeu ne manque pas de qualité. Autour de lui gravitent peu d’acteurs connus, en dehors de James Remar, un peu sous-utilisé, mais globalement ca tient la route, surtout grâce à quelques seconds rôles hauts en couleur (comme souvent dans les Hellraiser). Je ne parle pas tant ici des créatures, finalement très peu présentes bien que leurs apparitions soient toujours des moments mémorables, que de certains seconds rôles humains bien sympathiques.
Le scénario dispose d’une trame générale viable, qui permet au film de maintenir un intérêt du début à la fin. Maintenant il est vrai qu’il possède quelques petites longueurs venant d’un aspect un peu répétitif, mais c’est correct. L’histoire est sombre, le suspens est plaisant, la gradation convenable, il y a des scènes fortes, notamment la fin. Après il est certain que les créatures ne sont pas forcément autant intégrer que ce que l’on aurait pu espérer, et malgré sa noirceur, Hellraiser 5 Inferno peine à être aussi poisseux et pervers que ses prédécesseurs (je parle bien sur des 2 premiers que j’ai pu voir).
Coté réalisation c’est proprement fait. La mise en scène tient la route, en offrant quelques beaux morceaux (le final face à Pinehead ; la séquence avec la femme et la fille du héros ; l’apparition du vieux en fauteuil roulant…) et parvient bien à retranscrire les moments de folie délirante du principal protagoniste. Pour ma part j’ai bien apprécié. En terme de photographie là aussi c’est très convenable, surtout pour un film à petit budget, avec une esthétique sombre soignée, qui indéniablement renverra globalement à Seven ou Messiah (ambiance brune avec éclairages tamisés), avec des touches de ci de là plus proche de la saga en tant que tel (couleurs froides et contrastes lumineux accentuées). C’est en tout cas une belle réussite, qui s’appuie sur des décors simples mais corrects. Niveau effets spéciaux ce Hellraiser 5 est d’un bel effet. Les créatures sont très réussies, les effets horrifiques sont soignés et bien dans le ton de la saga, certains effets spéciaux pour un film à 2 millions et de 2000 ont un rendu excellent (les deux êtres qui se fragmentent et tombent en poussière). Globalement c’est efficace, avec de surcroit une musique très classique pour ce genre de film, mais toujours bien sympathique et qui installe vite une ambiance noire et inquiétante.
En conclusion Hellraiser 5 est une série B de qualité tout à fait honorable, qui gère très bien avec des moyens très limités. S’appuyant sur un acteur principal qui assume vraiment bien son rôle, sur une histoire assez classique au final mais maitrisée, et sur un aspect visuel tout à fait au niveau, le résultat est un divertissement horrifique de qualité. Alors certes pour plonger dans l’univers Hellraiser ce n’est surement pas le meilleur de la saga, car il reste tout de même en retrait par rapport à la mythologie des Cénobites, mais il se laisse regarder vraiment sans déplaisir.