En y repensant quelques heures après la vision de The Prodigal Son, le film de Sammo Hung représente l'archétype d'un certain cinéma de Hong-Kong, celui mêlant les arts-martiaux, parfois magnifiquement chorégraphiés, à d'autres genres et notamment l'humour, avec souvent comme fond une histoire de vengeance.
Si The Prodigal Son ne représente pas le sommet de ce genre, notamment dû à un humour qui ne marche pas forcément, se révélant souvent un peu grossier, ça n'en reste pas moins une oeuvre truffée de bonnes idées et agréable à suivre. Le concept de base est sympathique, avec un fils se croyant supérieur à tout le monde sans savoir que les matchs sont truqués, jusqu'à une grosse défaite qui va lui faire comprendre la vérité, et ce qu'il devra faire pour être à la hauteur de ce qu'il croyait.
Si l'ensemble manque parfois un peu de dynamisme, le rythme reste bien maîtrisé, avec une bonne alternance entre les tons et plusieurs séquences mémorables, à l'image évidemment du duel final. Les personnages sont plutôt bien construits et intéressants, tout comme le scénario mais surtout les relations entre eux et notamment celle entre Leung Jan et Leung Yee-tai, où l'élève finira par chercher à venger le maître.
L'aspect psychologique est aussi assez bien travaillé, notamment sur la façon dont la souffrance permet d'acquérir un certain bonheur, surtout dans la première partie où la facilité des combats ne rend pas service au protagoniste. Comme dit plus haut Sammo Hung s'autorise quelques coups de folies à l'image de la partie chantée ou encore du travesti, et il maîtrise ça avec un vrai savoir-faire, bien aidés par d'impeccables comédiens.
Sans atteindre l'apothéose du genre, The Prodigal Son n'en reste pas moins une oeuvre intéressante voire même attachante par certains aspects, où Sammo Hung se montre à la fois efficace et débordant d'idée.