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gimliamideselfes
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3,5
Publiée le 29 octobre 2014
Je crois que ça faisait franchement longtemps que je n'avais pas regardé de film de kung fu, un art assurément car j'aime vraiment ça. Je n'avais entendu que des bonnes choses sur The Prodigal Son, mais j'ai été assez déçu (enfin c'est relatif). Si au début j'aimais bien l'histoire du fils à papa qui se croit supérieur à tout le monde et où en fait son père paye ses adversaires pour perdre afin d'éviter qu'il souffre... Ce qui n'est pas sans rappeler les conseils de Rousseau dans l'Emile qui disait qu'il ne fallait pas enlever la souffrance à l'enfant (avec d'autres mots), ou bien ceux de Nietzsche qui disait que les socialistes voulaient enlever la souffrance, mais en même temps ils ôtent la joie... Et c'est un peu ça l'histoire de ce film... Si jamais on ne souffre pas, on n'arrivera pas à être heureux.
Mais après j'ai trouvé que le film était assez long pour en arriver à ce que l'on sait tous depuis le début et je n'ai pas trouvé les étapes vraiment passionnantes, car l'on sait tous que ce qui compte c'est le chemin parcouru et pas la destination... Du coup je suis un peu partagé. C'est peut-être dû au simple fait que je ne suis pas forcément fan de l'humour du film que je trouve assez grossier par moments (pas tout le temps, mais surtout au début)...
Après on regarde ce genre de films en grande partie pour les combats et ils sont pas mal du tout, surtout, forcément le dernier, mais je ne peux m'empêcher de trouver ça un peu en deçà des productions des années 90 que je trouve plus dynamiques... Et j'aime lorsque c'est dynamique... Alors pas forcément au niveau de la chorégraphie, mais vraiment au niveau de la mise en scène. Mais, le film n'est pas mou et les combats non plus... Disons que j'en aurai voulu plus.
J'ai passé un bon moment, mais ce n'est pas le chef d'oeuvre que j'attendais, je suis resté un peu sur ma faim et limite je pense que le film aurait gagné à être plus recentré.
The Prodigal Son c'est plus qu'un film. Vous voyez le cirque de Pékin ? Mais connaissez-vous le cirque de Hong-Kong ? Hé bien vous y êtes ! C'est une ouverture dans sa folie, humour ou clownesquerie comme vous voulez, un travesti, une partie fight avec du chant (audacieux !), une scène sanglante (dortoir) et brulante (le coup du drapeau en feu) de nuit avec une attaque de ninjas. Du kung-fu fight culte qui jongle avec le classicisme et qui se permet pour son époque de sauter vers une nouvelle vague HK. Du grand Sammo Hung. Enorme tout simplement !
En y repensant quelques heures après la vision de The Prodigal Son, le film de Sammo Hung représente l'archétype d'un certain cinéma de Hong-Kong, celui mêlant les arts-martiaux, parfois magnifiquement chorégraphiés, à d'autres genres et notamment l'humour, avec souvent comme fond une histoire de vengeance.
Si The Prodigal Son ne représente pas le sommet de ce genre, notamment dû à un humour qui ne marche pas forcément, se révélant souvent un peu grossier, ça n'en reste pas moins une oeuvre truffée de bonnes idées et agréable à suivre. Le concept de base est sympathique, avec un fils se croyant supérieur à tout le monde sans savoir que les matchs sont truqués, jusqu'à une grosse défaite qui va lui faire comprendre la vérité, et ce qu'il devra faire pour être à la hauteur de ce qu'il croyait.
Si l'ensemble manque parfois un peu de dynamisme, le rythme reste bien maîtrisé, avec une bonne alternance entre les tons et plusieurs séquences mémorables, à l'image évidemment du duel final. Les personnages sont plutôt bien construits et intéressants, tout comme le scénario mais surtout les relations entre eux et notamment celle entre Leung Jan et Leung Yee-tai, où l'élève finira par chercher à venger le maître.
L'aspect psychologique est aussi assez bien travaillé, notamment sur la façon dont la souffrance permet d'acquérir un certain bonheur, surtout dans la première partie où la facilité des combats ne rend pas service au protagoniste. Comme dit plus haut Sammo Hung s'autorise quelques coups de folies à l'image de la partie chantée ou encore du travesti, et il maîtrise ça avec un vrai savoir-faire, bien aidés par d'impeccables comédiens.
Sans atteindre l'apothéose du genre, The Prodigal Son n'en reste pas moins une oeuvre intéressante voire même attachante par certains aspects, où Sammo Hung se montre à la fois efficace et débordant d'idée.