Pénible. Jirais pas jusquà dire, pour paraphraser le personnage principal, que "faire un film nest justifié, ni même na de sens, que si cest absolument nécessaire", mais on peut quand même demander que le réalisateur ait un minimum de choses intéressantes à dire. Là, on en très loin. Déjà, jai rarement vu un film qui sent autant le renfermé. Pendant une heure trente, des jeunes déjà vieux, clones de BHL à la chemise ouverte et à la coiffure en bataille soigneusement pensée, échangent des dialogues pompeux sur la question de savoir sil vaut mieux écrire ou pas, si machin a le droit décrire ou pas... Lesprit sorbonnard et germanopratin poussé à son paroxysme, filmé avec une complaisance ahurissante par, excusez du peu, le fils dun sociologue (Pierre Bourdieu) qui a passé sa vie à dénoncer "le capital culturel, instrument de domination de la société par les classes aisées"! Freudiennement, voilà un cas intéressant... Les personnages sont tellement peu crédibles que le message du film sur lamitié et la domination tombe complètement à plat. Le scénar est bourré de maladresses. Des étudiants buvant un verre en chemisette sur une terrasse trois mois après la rentrée (en janvier, donc, si on compte bien). Un militaire présenté comme "aspirant" (officier, donc) affecté au ramassage des poubelles de son régiment. Et le pompon: un étudiant de maîtrise qui met une baffe à son directeur de recherche, et celui-ci qui répond : "Très bien, puisque cest ça, vous trouverez votre diplôme demain au secrétariat". Outre que ça témoigne dune méconnaissance totale du niveau réel defficacité des services administratifs des universités françaises, cest à se demander pourquoi il y a des gens qui semmerdent à pondre un mémoire et à le soutenir! On sauvera Natacha Régnier, toujours aussi belle. Pour le reste, on peut sinquiéter de voir quun truc aussi raté et déplaisant a reçu un prix à Cannes.