L'histoire d'Adam et Ève, 40 millions d'années plus tard.
C'est pas le résumé que vous attendiez
Normal, ce n'est pas le film que j'attendais !
Oui, ce film merdique est une ode au protestantisme (plus généralement la chrétienté mais comme il est né de producteurs américains...). En tant que tel, ce n'est pas grave, Mel Gibson a signé un excellent travail sur cet héritage spirituel de notre Occident. Mais au moins, on était au courant et il a fait un beau travail de démagogie sur les qualités humaines qui ont été sublimées par cette religion moins pire que toutes les autres (c'est pas peu dire qu'elle n'est pas parfaite !). Surtout sur ce petit bijou de littérature qu'est uniquement l'évangile de Paul. La seule qui apprend quelque chose sur les qualités humaines à développer au lieu de demander à croire. Mais il a fait quelque chose d'important, il n'a pas caché le propos de son film.
« Knowing », c'est l'inverse, il faut croire pour agir.
C'est dangereux, généralement idiot, et normalement il est interdit d'apprendre à des enfants laïcs ce type de conneries. Donc, en dehors des scènes gores (et vraiment gratuites comme les piétons qui s'écrasent littéralement sur la vitre du wagon du métro, horreur gratuite et puérile), il est incroyable que la presse dans son ensemble ne dise pas que le film doit être interdit aux moins de 14 ans, le temps d'apprendre deux ou trois trucs à l'école pour ne pas être influencé par ce monument de prosélytisme religieux.
C'est un monument car il démonte (mollement) ce qui autorise les extrémistes de tous bords (musulmans en premier lieu) à cracher sur quatre siècles de progrès intellectuels, techniques et sociaux.
C'est-à-dire, le progrès technologique ne permet pas le bonheur si l'on perd la famille idéale, si en plus l'on se détourne du père (le vrai, pas celui avec la barbe dans les églises), qu'on se consacre à des études païennes sur la connaissance de l'univers avec cet outil démoniaque qu'est la science, et qu'en plus on est alcoolique parce que la tristesse solitaire sans espoir ça use, le compte est bon !
Donc, le héros est triste, sa belle voiture, son boulot, son fils, rien ne lui donne le goût de vivre, hou le méchant existentialisme qui rôde et va le manger tout crû. Sauf que juste au moment où il aimerait bien rencontrer une femme pour remplacer celle qui est partie en fumée, et ben il faut qu'une catastrophe lui tombe dessus. Et oui, pas de chance, les scénaristes ont tout fait pour lui éviter le bonheur tranquille des athées heureux d'être seuls dans l'univers et suffisamment courageux d'en avoir conscience et de l'assumer.
Le seul problème, après, c'est que rien n'indiquait dans la bande annonce ou les résumés que ça tournerait à l'apologie de l'Apocalypse béate.
Le procédé est suffisamment minable et peu courageux pour ne pas perdre une minute de plus à crier sa colère après des enfoirés qui avancent voilés.
Donc, le film proprement dit est très loin d'être bon. La nouvelle caméra numérique donne des couleurs pastels immondes et pas du tout naturelles, dès qu'il fait sombre ou que c'est trituré d'effets spéciaux, tout est gris et triste et légèrement flou. Bref, en dehors d'être une resucée de tous les mauvais films catastrophe de ces dernières années presque plan pour plan, il y a en plus un problème de rythme, c'est beaucoup beaucoup trop lent, et les moments importants sont souvent passés à la trappe (le décodage du parchemin, le moment sans doute le plus palpitant, est éliminé en 5 minutes chrono !). Tout le reste n'est que parlottes fatigantes, ode à la famille réunie (si possible pas trop ouverte sur l'extérieur, on est si bien dans sa religion et ses semblables). Les effets spéciaux ne sont pas si mauvais, s'il n'y avait ce gris qui abîme tout, et pas que dans ce film. Mais ce qui casse tout, c'est Cage, sa moumoute est incompréhensible, il joue particulièrement mal, ou plutôt il ne joue pas vraiment. La belle Byrne est sous exploitée à un tel niveau qu'on se demande si c'est une actrice ou une bénévole d'une association caritative catholique. Seul le charmant bambin sort son épingle du jeu, il joue aussi mal que le script le lui permet, mais au moins, son regard bleu inquiétant est bien filmé. La musique est assez fatigante, mais c'est là un moindre défaut vu le niveau du film.
Que ce film ait d'aussi bonnes critiques de la part d'internautes, c'est tout à fait normal, on n'avait jamais fait un aussi beau cadeau aux chrétiens depuis bien longtemps. Que tous les réalisateurs juifs se fendent d'un film sur la shoah, ça peut se comprendre vues les pressions financières du milieu de la production américaine, mais on ne s'attendait plus à ça avec les protestants US. Avec la SF qui fait branché et permet d'amener son petit dernier sans craindre le ridicule de la part du décérébré à la PSP3. Vivement le jeu vidéo ! Vas y papa, dégomme le mécréant à droite, vite... j'ai gagné, trois brûlés vifs d'un coup avec mon bâton de pèlerin sacré! Nullissime et abject.