"Knowing", c'est le genre de film qui part avec un pitch excellent... pour se fourvoyer en beauté. En l'occurrence, on suit un astrophysicien, dont le fils met la main sur un message enterré il y a 50 ans. Celui-ci semble être capable de prédire certaines catastrophes, dont une à venir d'ampleur exceptionnelle... Honnêtement, ça commence pas trop mal, avec une ambiance intrigante et une réflexion philosophique : la Vie est-elle le résultat d'un déterminisme dur, ou le fruit d'un hasard le plus complet ? Mais dès que notre héros déchiffre (de manière poussive) le message prémonitoire, le scénario aligne les invraisemblances. Notre protagoniste est un scientifique, il y a 50 choses qu'il serait logique de faire (chercher comment la série de numéros est construite, passer les chiffres au crible de logiciels de cryptologie, prévenir les autorités...). Mais il n'en fera rien, ayant des comportements rarement très sensés, et un "collègue" particulièrement inutile (Ben Mendelsohn, complètement sous-employé) . Le jeu hagard de Nicholas Cage n'aide pas (la carrière de l'acteur avait commencé à décliner), tandis que Chandler Canterbury, qui interprète son fils, est assez mauvais. Le jeune acteur semble d'ailleurs avoir arrêté sa carrière depuis, ce qui n'est guère étonnant. Etonnant de la part d'Alex Proyas, qui en 2009 n'était pas n'importe qui. Rappelons qu'il n'avait pas encore commis "Gods of Egypt" ! Le réalisateur livre d'ailleurs quelques scènes qui font leur effet, dont un crash d'avion percutant. Mais entre le déluge de CGIs qui ont franchement mal vieilli, le propos flou, le final peu convaincant, et les références envoyées à la figure du spectateur sans subtilité (questionnements philosophiques, métaphores bibliques), "Knowing" apparait comme une œuvre pas très digeste.