Je ne suis pas un inconditionnel de la filmographie d’Alex Proyas, et ce n’est pas Prédictions qui m’y aidera ; en effet, celui-ci se veut dans un premier temps intéressant, pour ne pas dire prenant, puis … ridicule, agaçant même. On peut même parler de frustration, car le film semblait partir sur de bonnes bases, au gré d’une intrigue aux tenants et aboutissants énigmatiques, et d’une ambiance parfaitement composée. Et, en plus d’une mise en scène et BO convaincantes, le long-métrage arborait l’interprétation principale de Nicolas Cage, constituant dès lors un argument de poids ; ce dernier est pour sa part à l’aise dans son rôle, à savoir celui d’un professeur enseignant au MIT (il a du bagage quoi). Le scénario va lui s’articuler autour de son fils Caleb et d’une mystérieuse liste de chiffres, que John va s’appliquer à déchiffrer … non sans effroi. Dès lors, l’ambiance du film va continuellement osciller entre ton rythmé et tension ambiante, tandis que l’intrigue mise en place va nous proposer bon nombres de thèses formulées par John, qui va peu à peu se rapprocher d’un dénouement que l’on est pas près d’oublier … heureusement, Prédictions se pare entre-temps de quelques plans visuellement spectaculaires, donnant ainsi vie à des scènes de catastrophes immersives et tangibles, ce qui conforte (un peu) le fond appréciable de ce film pas loin d’être réellement sympathique. Pourtant, celui-ci parvient à se vautrer magistralement dans sa dernière partie, et ce au gré de révélations aussi fatalistes que navrantes ; certes, la carte de la fin du monde on l’accepte telle qu’elle est, mais quant au reste levant le voile sur la natures des voix, Caleb et des hommes en noirs … on tire la grimace. Pour résumé le tout, on peut dire que le grossier mélange de la religion à un brin de SF est d’un sacré mauvais goût, soulignant tout autant une explication finale privilégiant l’invraisemblance et la facilité … à un tel point que l’on en oublierait presque la figure émouvante de cette malheureuse conclusion. En clair Prédictions s’est sabordé lui-même à l’approche de son épilogue, nous proposant un scénario finalement fort décevant ; son ultime plan est l’éloquence même en la matière, avec une référence biblique immanquable pour le coup – le grotesque aura donc eu raison de sa si bonne ambiance.