Assez social mais jamais épuisant, très sombre mais jamais fataliste, La raison du plus faible pointe autant les problèmes sociaux que les raisons internes de ses personnages pour amener le drame à son dénouement. Un coup de poing de finesse, porté par un Caravaca fantastique de sobriété - mais ça, on commence à avoir l'habitude.
C'est MAGNIFIQUE !!! Un grand film qui revisite dignement, à l'instar du précédent "Cavale", et sans second degré aucun, le Polar des années 70 ! De plus, c'est un Grand Film Politique, un grand film de gauche, un grand Film sur la cause Ouvrière ! rarement j'ai vu le monde ouvrier dépeint avec autant de vérité. Le film m'a évoqué "Buongiorno Notte" de Marco Bellochio, pour le renoncement présent en les convictions de ses personnages. Il m'a aussi fait penser à "Carlito's Way" de De Palma, car le personnage principal, quoiqu'il fasse, ou qu'il ne fasse pas d'ailleurs, est poursuivi et rattrapé par son passé, et c'est son passé qui sera le seul responsable de sa chute. En plus de ça, c'est extraordinairement écrit, filmé, dialogué, mis en scène et cadré !!! Grand Film !!!
Véritablement décevant, car il s'attelle trop peu au repertoire social auquel il était pourtant promis. Le long métrage jouit ainsi d'une très bonne première partie, portraits modernes sincères et touchants. C'est lorsqu'il passe à l'action, dans un certain sens, qu'il fait preuve de moins d'honnêteté, de vérité probablement. Le tout tient malgré tout très bien en place, grace à la réalisation solide et aux remarquables performances des acteurs.
Un film qui met du temps à se lancer (30 minutes) mais une fois le principe du braquage validé, cela devient intéressant. De bons dialogues souvent incisifs, des personnages hauts en couleur digne de la classe ouvrière. Les acteurs sont très bons. Trop inégal malheureusement pour espérer mieux.
Bon film à teneur sociale. La trame policière est prétexte à une étude de moeurs assez forte, où l'on retrouve le style sec de l'auteur de "Cavale". Les acteurs (Claude Semal, Natacha Régnier...) sont remarquables.
C'est pas avec leurs moules frites, leurs Schtroumpfs ou leurs films minables que les Belges risquent de faire venir des touristes dans leur platitude grisâtre. L'office du Tourisme de Bruxelles à du souci à se faire.
Intéressant film de Belvaux, il dresse des portraits des laissés pour compte de l industrie belge, de l ambiance de Liège. Il suit le parcours de ces personnages qui aboutissent à faire un casse pour s en sortir. Immersion dans cet environnement réussi, bonne réalisation. En revanche les dialogues et certains passages manquent parfois d un peu d imagination, cela fait perdre d un peu de rythme et d intérêt dans le film. Par certains aspects je trouve à ce film un style années 70 de drame social...
Ici le drame social, âpre et traité avec sobriété devient le prétexte à un drame humain, celui d'un groupe d'amis au bord du gouffre qui n'ont plus rien à perdre, qui se noient dans le jeu avec l'espoir qu'il les sauvera, qui se noient dans une mer d'espoir asséchée, vide, qui pousse à des actes extrèmes. Lanscinant mais tendu de bout en bout, Belvaux réussit un beau film qui manque peut être d'effet choc.
Le nouveau film de Lucas Belvaux confirme ici haut la main tout le bien que l'on pense de son cinéma. Partant d'un constat social évident, le cinéaste brosse le portrait d'une génération condamnée par l'horreur économique. Après avoir décrit par le menu des personnages attachants, il les entraîne dans un polar noir particulièrement tragique et bouleversant. Personne ne peut sortir indemne de l'engrenage terrible proposé par le cinéaste. Le tout est porté par une magnifique interprétation et par une mise en scène inspirée. Le dernier plan, magnifique et évoquant les grandes envolées de Tarkovski, boucle avec brio un film bouleversant.
On attendait Lucas Belvaux avec impatience après la superbe réussite de sa trilogie, et force est de constater que "la Raison du Plus Faible" ne tient pas toutes ses promesses : si Belvaux y mélange une nouvelle fois les genres (polar sec et constat social dépressif cohabitent dans un même film), c'est avec moins de bonheur cette fois. Est-ce la faiblesse de certains interprètes qui plombe les scènes qui se voudraient (un peu) drôles, mais on ne peut pas s'empêcher de penser au cinéma anglais - et à Ken Loach en particulier - qui sait autrement faire exister son prolétariat condamné par le libéralisme ? Quant au polar lui-même, si Belvaux fait naître une belle et juste tension dans sa description - minimale mais oh combien efficace - du casse, il commet à mon avis l'erreur de clore son film sur le personnage plus "cinématographique" du petit truand qu'il interprète lui-même, sacrifiant les autres personnages à un romantisme anarchiste séduisant mais assez hors sujet.
Rien que pour l'originalité de son titre ( tellement actuel ) ; il est certain que ce film vaut. Hélas, les personnages sont assez unidimensionnels et l'histoire souffre de ses clichés définitivement très BD quand on oublie 1 casting très people pour un film à prétention sociale ! : Un film belge d'aujourd'hui.